L’Université d’État d’Haïti a désormais de nouveaux dirigeants

Source Ricardo Lambert || Le Nouvelliste

Au cœur de Port-au-Prince cette fois-ci, à la maison de la recherche à Babiole, dans une salle scellée, les membres du Conseil de l’université ont procédé à l’élection de Fritz Deshommes, Hérold Toussaint et Jacques Blaise, le mardi 17 mai, pour prendre les rênes de l’UEH. Élu à la veille de la fête de l’Université et du Drapeau, ce nouveau trio assurera la gestion de l’Université d’État d’Haïti (UEH) pour les quatre prochaines années.

Après plusieurs rendez-vous ratés, la commission centrale électorale a finalement réalisé les élections tant attendues à l’UEH, consacrant Fritz Deshommes nouveau recteur. Après un premier tour très serré – deux voix d’écart aux dépens d’Allain Gilles – l’ancien vice-recteur aux affaires académiques l’a remporté 13 voix contre 10 (au deuxième tour) et devient le patron de l’Université d’État d’Haïti. Il a la lourde responsabilité de sortir du gouffre une UEH à genoux et déchirée par des luttes intestines.

Dans ses premières déclarations, le nouveau recteur a fixé sans tergiverser ses priorités. Enclencher le processus d’institutionnalisation de l’UEH et obtenir l’adoption de la loi organique devant réglementer le fonctionnement de celle-ci. Pour une nouvelle UEH, Fritz Deshommes prévoit de « mettre à exécution le plan stratégique de l’UEH, élaboré en 2011, qui entrevoit, entre autres, d’améliorer les conditions de travail des professeurs et du personnel administratif. L’avenir des étudiants est aussi une de nos priorités car, bien souvent, ils sont hantés par l’inquiétude du lendemain », a-t-il assuré. Augmentation de salaire du personnel administratif, modernisation des cursus, amélioration des conditions de travail des professeurs, entre autres, sont autant de défis qui attendent le nouveau recteur.

Constamment dans la crainte que des étudiants et professeurs fassent irruption et gèlent le processus, les membres du Conseil de l’université ont organisé avec célérité et prudence le scrutin. D’abord une fausse piste a envoyé les éternels protestataires à la faculté d’agronomie, ensuite des agents du CIMO ont été postés à quelques mètres de l’entrée et une salle scellée de l’intérieur sont parmi les dispositions prises par le Conseil de l’université pour assurer un dénouement heureux au processus. « Après le report sine die des élections du 30 mars et la tentative ratée du 30 avril, il fallait trouver un moyen de mettre aux commandes de l’UEH un recteur et deux vice-recteurs élus en toute transparence. C’est ce qui explique toute cette mise en place », a déclaré Rogéda Dorcé Dorcil, président de la Commission centrale électorale (CCE).

Un pari difficilement tenu tant le quorum était fragile. Seuls 24 membres du Conseil de l’université (CU) étaient présents sur 36 possibles, formant ainsi la majorité qualifiée requise par l’article 52 de la charte électorale. Après l’appel nominal, doyens, professeurs et étudiants ont voté, chacun à leur tour, les nouveaux dirigeants de l’UEH. Des traits d’un grand soulagement se lisent sur leur visage quoique encastrés dans une salle. Heureux et satisfaits d’avoir franchi cette étape, ultime pour l’UEH qui peinait à accoucher d’un nouveau conseil exécutif, différents représentants ont clamé leur satisfaction à la suite du bon déroulement du processus. « Nous avons franchi un pas important vers le dénouement de la crise. Je ne m’écroule plus sous le poids de ce pesant fardeau », a indiqué le recteur sortant, Jean Henry Vernet. Il avoue qu’il ne songe qu’à sa retraite après 42 ans de service dans l’enseignement supérieur.

Vice-recteur à la recherche pendant les huit dernières années, Fritz Deshommes se mue en meneur à présent. Désormais, Jean Henry Vernet n’est plus à la tête du rectorat de l’Université d’État d’Haïti. Pour compléter le podium, Hérold Toussaint et Jacques Blaise ont été élus, respectivement, au poste de vice-recteur aux affaires académiques et à la recherche.

Le professeur Hérold Toussaint a battu à plate couture le vice-recteur sortant, Jean Poincy, sur le score sans appel de 17 voix à trois. Pour ses premiers mots, le professeur Toussaint a salué ….. lire la suite sur lenouvelliste.com

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