Haïti-Miami : Clarens Renois : » Mon aventure en politique n’est pas un échec »
Source Jonel Juste | hpnhaiti.com
Le journaliste et homme politique Clarens Renois était le mercredi 15 mars à Miami pour présenter son tout dernier ouvrage intitulé “Sortir Haïti du chaos” qui est un témoignage à chaud de son aventure en politique. L’auteur a fait cette présentation dans le cadre de la série littéraire mensuelle “Meet the Author” (Rencontre avec l’auteur) organisée par Thelar Management Group.
Cette rencontre était pour l’ancien candidat à la présidence sous la bannière du parti Unir de revenir son aventure dans l’arène politique. Une expérience qui lui a ouvert les yeux sur bien des choses, particulièrement sur l’état d’Haïti.
« Quand on est journaliste, on écrit juste un reportage sans aller plus loin, mais quand on est en campagne électorale, on va dans les recoins les plus reculés d’Haïti et l’on constate avec effarement dans quel état des Haïtiens vivent encore au 21e siècle », indique-t-il.
Au cours de sa campagne, Clarens Renois dit aussi avoir constaté un grand désespoir parmi les jeunes Haïtiens. « A mon époque, un jeune plaçait son espoir sur l’éducation, plus il était éduqué et plus il avait de l’espoir, mais aujourd’hui il n’y a rien de tout cela. Arrivé à un point, un jeune se sent bloqué et ne peut aller nulle part », se désole-t-il.
Par ailleurs, l’ex-candidat déclare qu’il pensait que son honnêteté et sa bonne réputation lui seraient un atout dans la course électorale. Il fut surpris de constater que ce n’était pas le cas. Il déclare même avoir été découragé par des amis et de la famille de se lancer en politique pour ne pas salir sa réputation. Cependant, même s’il a perdu les élections, il ne dit ne pas regretter l’expérience car il fallait que quelqu’un comme lui se lance pour encourager les autres à se lancer. Il fallait finalement montrer que la politique n’est pas une « affaire de vagabonds » comme on dit souvent en Haïti.
« Je peux ne pas avoir réussi aujourd’hui mais j’espère avoir tracé un chemin pour quelqu’un d’autre. Il existe cette peur que les citoyens honnêtes ne doivent pas se lancer en politique pour ne pas salir leur réputation. Et il semble même qu’on décourage les honnêtes gens à s’impliquer dans la vie politique. J’espère avoir tracé un exemple que d’autres suivront », déclare-t-il.
M. Renois dit aussi avoir constaté avec tristesse le peu de crédit accordé aux politiciens haïtiens par la population après les 30 dernières années de l’expérience démocratique. « J’ai l’impression que si un Blanc allemand se portait candidat, les Haïtiens lui feraient plus de confiance qu’à n’importe quel compatriote », dit-il. «Aussi honnête que soit un citoyen haïtien, dès qu’il revêt le costume de politicien, on le met dans le même panier que tous les autres, on le qualifie de bluffeur», a-t-il ajouté.
Le candidat du parti Unir dit aussi avoir constaté qu’une élection peut se décider sur une chose aussi banale qu’un simple t-shirt. « Dans un pays aussi pauvre qu’Haïti, ce n’est pas vraiment le programme politique des candidats qui intéresse bon nombre d’électeurs. Lorsque vous faites campagne, les gens sont plus intéressés à ce que vous leur apportez de concret, que ce soit une bouteille d’eau, un soda, de la nourriture ou un maillot. D’autres réclament de l’argent. Je connais certains candidats qui font campagne le jour même du vote en apportant du soda aux électeurs dans les files. Un électeur peut changer son vote rien que pour un soda. Voilà à quel niveau nous en sommes arrivés », révèle-t-il.
Clarens Renois déclare……….lire la suite sur hpnhaiti.com