La visite du président Obama à Cuba aura des retombées économiques positives sur l’île
L’actualité économique régionale est marquée jusqu’ici par la visite du président américain Barack Obama à Cuba, qui doit prendre fin aujourd’hui même, une visite historique qui met Cuba sur le »spot light » économique régional et mondial et qui aura également des retombées économiques positives sur l’île cubaine et plus loin sur l’ensemble de la région.
A l’occasion de cette visite, les entreprises américaines ont passé de nombreux accords avec La Havane. Le service postal vient d’être rétabli entre les Etats-Unis et Cuba, l’opérateur de télécommunications Verizon a conclu un accord avec son homologue cubain Etecsa et la chaîne hôtelière américaine Starwood a annoncé samedi dernier son intention de construire des hôtels dans l’île. D’un autre coté, Airbnb, Western Union et les vins de Californie ont déjà posé leurs pions à Cuba.
Si la journée d’hier lundi a été marquée de symboles forts, le moment le plus attendu va avoir lieu ce mardi au Grand Théâtre Alicia-Alonso de La Havane, où Barack Obama doit livrer son discours au peuple cubain. Hier lundi en fin de journée, Barack Obama a participé à un forum sur le secteur privé émergent à Cuba, une manière pour le président américain d’affirmer son soutient et son attachement au secteur privé et d’encourager les entrepreneurs privés qui sont désormais près d’un demi-million à Cuba.
Il faut dire qu’une semaine avant la visite historique du président Barack Obama à Cuba, soit le 15 mars dernier, les Etats-Unis ont annoncé de nouveaux allègements des restrictions commerciales et de voyages qui pèsent sur l’île. Parmi ces mesures:
- Les Américains pourront désormais acheter et consommer des produits d’origine cubaine, comme les cigares et le rhum, quand ils sont dans des pays « tiers », notamment en Europe, alors qu’ils en avaient jusqu’ici l’interdiction.
- Ils pourront également se rendre sur l’île pour des actions tournées vers la société civile (éducation, humanitaire, etc.), même quand ces activités ne sont pas parrainées par une organisation américaine.
- Par ailleurs, les entreprises américaines pourront importer des logiciels informatiques conçus à Cuba et y étendre leur présence physique en termes de magasin de détail et d’entrepôts.
L’administration Obama a commencé en janvier 2015 à alléger les sanctions imposées à Cuba après le rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays, qui avaient été rompues pendant plus d’un demi-siècle. Cependant, l’embargo économique décrété contre Cuba par les USA en 1962 reste toutefois encore en vigueur. Ceci porte, sans surprise, le leader cubain Raul Castro une nouvelle fois à réclamer hier lundi avec force devant un journaliste américain la suppression de l’embargo qui pénalise son pays depuis cette date.
Il faut dire que le «business» américain n’a pas attendu la visite historique du président des États-Unis Barack Obama pour étendre sa présence, tout en s’adaptant au contexte local. Si Washington multiplie les ententes commerciales avec La Havane, les Américains ont surtout fait le choix de soutenir les projets des petits entrepreneurs cubains.
Il est clair que la visite du président américain Barack Obama à Cuba aura des impacts économiques significatifs sur ce pays, notamment sur le secteur des affaires qui devrait en principe capter en 2016 le montant le plus élevé d’investissements directs étrangers en provenance des Etats-Unis et qui va être aussi le moteur de la croissance économique de ce pays.
Riphard Serent, MPA (Policy)
Economiste