Haïti-Économie: Fin des festivités carnavalesques 2013..Impact économique départemental… Perspectives pour l’économie haitienne…

Les festivités carnavalesques ont pris fin hier matin dans la première ville du pays, le Cap-Haitien, une toute deuxième expérience dans l’histoire de la culture haïtienne, où plusieurs centaines de milliers de personnes  ont fait le déplacement cette année en direction d’un autre département pour participer au carnaval national.

Le carnaval 2013 a pris fin et dans le cadre de cette rubrique, il est important d’estimer l’impact économique de cet événement sur le plan départemental, même si l’impact peut s’avérer bien sûr très conjoncturel et insignifiant sur l’ensemble de l’économie.

Jusqu’avant, il faut dire que le bilan n’est pas inquiétant, si l’on veut croire la dernière conférence de presse du gouvernement à travers le ministère de la communication. Le bilan est loin d’être aussi lourd que celui qu’on a l’habitude d’enregistrer à  Port-au-Prince après les trois jours gras. La métropole du Nord  notamment la population du Cap-Haitien était à l’honneur cette année, une décision qui est toujours bien accueillie par plusieurs secteurs qui l’ont lié  à la question de la ‘’décentralisation’’, mais qui n’est autre véritablement qu’une sorte de ‘’délocalisation’’.

En tout cas, il n’est pas sans savoir que la réalisation du carnaval national dans la ville du Cap-Haitien a eu des impacts directs sur l’économie de cette région qui a fait valoir ses potentialités, avec son niveau d’infrastructure et d’aménagement pour recevoir ces centaines de milliers de carnavaliers haïtiens.

En effet, la realisation du carnaval dans la ville du Cap-Haitien a eu des impacts directs sur le secteur des services de la région notamment l’hôtellerie, sur la promotion du tourisme régional,  la construction des infrastructures,  la consommation et la création d’emploi non durable. Cependant, c’est un impact vraiment sectoriel puisque les petits marchands  se plaignent d’avoir des déficits, parce que la majorité de la population de la zone est au chômage et que l’argent des portoprinciens n’a pas vraiment circulé à leur niveau.  Les ventes ont été bien au dessous des attentes. 

Un fait à signaler c’est que jusqu’à présent il n’y a pas de chiffres officiels concernant l’argent qui a été décaissé du trésor public pour la réalisation des festivités carnavalesques, notamment au Cap-Haïtien. Une information qui n’a pas été communiquée par le ministère de la communication lors de la présentation de son premier dernier bilan et qui s’intéresse à plusieurs secteurs qui veulent avoir une idée claire de ce qu’a couté cette grande manifestation culturelle dans la première ville du pays. De plus, le fait  de ne pas réaliser même un carnaval local à Port-au-Prince constitue un manque à gagner pour l’économie de la région métropolitaine qui a une consommation extrêmement importante.

Maintenant que le carnaval a pris fin, quelles seront les prochaines étapes ou en fait les principales préoccupations économiques du gouvernement pour les mois à venir ?

Normalement ces préoccupations devraient être en résonance avec les déclarations du Président en début d’année, selon lesquelles l’environnement et l’agriculture seront au centre des préoccupations du gouvernement cette année. On pourrait s’attendre à voir de grands investissements dans l’agriculture et dans l’environnement dans les mois à venir, mais malheureusement ca ne pourra pas être le cas ; la question des élections cette année réclamée par la communauté internationale constitue en un défi et un grand souci pour le gouvernement.  Un éditorial du journal Miami Herald d’hier a souligné que l’aide internationale va être totalement gelée bientôt si ces élections ne sont pas organisées cette année. Selon l’éditorial le Président Michel Martelly doit changer de style politique pour ne pas enfoncer Haïti dans un abime et une dérive encore plus dangereuse.

En tout état de cause, quelque soit le cas de figure, les autorités du pays auront du mal à s’asseoir bientôt ensemble pour réfléchir et discuter sur les plans d’actions à mettre en œuvre pour la realisation des grands objectifs fixés dans le budget, notamment le taux de croissance économique de 6% pour l’exercice fiscal 2012-2013.  Une atmosphère de contradictions politique et institutionnelle profondes est en train d’accabler ce pays et ne permettra certainement pas d’atteindre ce taux de croissance économique pour l’économie haïtienne.

Riphard Serent

 Vision 2000

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