Haïti/Économie – Ouverture d’Haïti aux affaires : un mirage et non encore une réalité..

Plusieurs organisations locales, internationales et même des experts continuent d’exprimer leurs inquiétudes pour l’avenir de l’économie haïtienne dans les prochaines années, à la lumière de cette situation d’insécurité accrue qui marque l’actualité du pays depuis plusieurs semaines.

En effet, l’expert indépendant des Nations-Unies sur la situation des droits de l’homme en Haïti, M. Michel Forst, a exprimé, à l’occasion de la fin de sa 11^ème mission, ses profondes inquiétudes concernant le mauvais fonctionnement du gouvernement qui n’est pas encore sur la bonne voie d’ouvrir Haïti aux affaires et garantir l’accessibilité des Haïtiens  aux droits économiques et sociaux.

L’envoyé spécial des Nations-Unis croit qu’il faut repenser et revoir ce slogan faisant croire que ‘’Haïti est ouverte aux affaires’’, car la recrudescence  de l’insécurité dans les différentes régions du pays plonge les investisseurs potentiels et réels intéressés à Haïti dans une consternation substantielle.

‘’Le slogan « Haïti is open for business », que prône l’administration Martelly-Lamothe, est loin d’être possible en effet parce que l’insécurité règne en maître.  Le développement économique d’un pays est intimement lié au respect  des droits et à la sécurité des investisseurs. Si le gouvernement veut attirer des investissements, il doit poser des actes forts, des gestes clairs, des décisions sans complaisance, afin de montrer sa détermination de s’attaquer sérieusement à la question », a martelé M. Michel Forst dans son dernier rapport sur la situation du pays.

Ces dernières préoccupations actuelles pour la situation économique du pays commencent également  à interpeller sérieusement certaines personnalités religieuses de la conférence épiscopale d’Haïti, qui ont conclu dans une intervention ce week-end dernier que la conjoncture est vraiment grave, avec cette pauvreté grandissante, cette vie chère qui ne connaît pas de répit, l’insécurité alimentaire et l’inflation qui continue de grimper en glissement annuelle. Selon ces évêques, ce tableau sombre que vit l’économie haïtienne résulte de la mauvaise gouvernance dans laquelle le pays s’est retrouvé  depuis plusieurs mois.

Beaucoup de secteurs applaudissent des deux mains certains efforts du gouvernement qui, parallèlement, envisage d’entreprendre certaines réformes au niveau de l’Etat ou de l’Administration publique et dans l’environnement des affaires, avec notamment l’enregistrement des sociétés anonymes et la formalisation de certains secteurs. Cependant, l’appareil gouvernemental lui même doit commencer par donner l’exemple et travailler d’arrache pied pour rétablir la stabilité et la paix dans le pays.

Si la tendance reste ainsi, l’économie haïtienne risque d’enregistrer une croissance qui ne dépasse pas les 4% pour ce nouvel exercice 2012-2013 et une baisse au niveau des investissements directs étrangers qui n’avaient pas dépassé pas les 200 millions de dollars l’année dernière. Le gouvernement maintient son slogan à savoir  »Haïti est ouverte aux affaires »; une réalité non encore palpable pour l’administration Martelly-Lamothe qui est vraiment loin de pouvoir assurer un minimum vital à cette population des plus souffrante.

Riphard Serent

Vision 2000