Monde – Économie: L’état « d’urgence économique » va être prolongé de deux mois au Venezuela
Comment l’économie du Venezuela a-t-elle pu s’effondrer aussi vite? Au début des années 2000, le pays d’Hugo Chavez était le miracle socialiste d’Amérique du Sud. Les politiques de redistribution sociale massives d’el presidente, financées sans limite par la rente pétrolière issue des vastes réserves du pays, avaient conduit à une forte augmentation de la qualité de vie des citoyens.
Aujourd’hui, alors que le Venezuela sombre dans une crise économique très profonde, le président Nicolas Maduro a décidé de prendre des mesures pour sortir de l’impasse. Le président du Venezuela Nicolas Maduro a décidé de prolonger par décret l’état d' »urgence économique » selon ce qui a été rapporté par la chaine I-télé. En place depuis la mi-janvier, il devrait être prolongé de 60 jours, dans un pays pétrolier qui traverse une crise économique et politique sans précédent.
Grâce à ce décret, Nicolas Maduro s’octroie des pouvoirs élargis qui lui permettront de « protéger les Vénézuéliens de la guerre économique ». Selon le texte signé par le président Vénézuélien : Il existe une crise structurelle du modèle rentier à cause de la chute brutale des prix du pétrole La chute des cours du pétrole n’est pas la seule explication pour Nicolas Maduro. Il ajoute qu’il existe un supposé « boycott économique et financier national et international » qui vise le Venezuela. « Nous sommes en train de faire un effort pour dépasser cette situation », a concédé le vice-président vénézuélien Aristobulo Isturiz. Selon lui, il est nécessaire de prolonger le délai initial car « 60 jours ce n’est pas suffisant ». La prolongation de l’état d' »urgence économique » doit passer par le parlement pour être approuvée.
A rappeler que les réserves internationales du Venezuela se sont réduites de près de moitié depuis 2012. En parallèle, la dette externe s’élevait à 250 milliards de dollars en avril 2015. Rien que l’an dernier, le gouvernement socialiste a déboursé 27 milliards de dollars d’intérêts, selon le président Nicolas Maduro. Les dettes commerciales accumulées de ce pays, qui tire 96% de ses revenus du pétrole, sont de quelque 12,5 milliards de dollars, fermant la porte à plusieurs fournisseurs dans différents secteurs, ce qui n’a fait qu’aggraver la pénurie. Le déficit public se situe entre 18 et 20% du PIB. Dans ce contexte, l’économie s’est contractée deux années de suite (-4% en 2014 et -7,1% en 2015) et l’inflation a atteint 180,9% en 2015. Enfin, d’après une étude réalisée par trois universités vénézuéliennes, près de la moitié (48,4%) des 30 millions d’habitants vivaient sous le seuil de pauvreté en 2015, contre 23,4% en 2010.
La situation est tellement difficile pour nos frères vénézuéliens, l’Etat veut faire de l’économie au niveau de l’énergie. Désormais, la journée ouvrable des fonctionnaires dure actuellement deux heures et demi de moins qu’auparavant en vue d’économiser l’électricité. Et plus récemment, le président vénézuélien Nicolas Maduro a décrété des vacances scolaires d’une durée d’une semaine dans le pays du 20 au 27 mars. Selon le chef d’Etat, ces vacances permettront d’économiser jusqu’à 40% d’énergie. Des chiffres et des faits qui démontrent la gravite de la situation au Venezuela, qui ne sera plus en mesure de prêter de l’argent, de nous faire des dons voire nous donner du pétrole à des prix compétitifs. Il est regrettable quand même de ne pas pouvoir payer les factures de pétrole et rembourser les dettes vis-à-vis de ce pays en difficulté, à cause des pratiques de mauvaise gestion de notre part. La BMPAD ne pourra pas dire le contraire.
Etzer S. Emile, M.B.A
Economiste
Radio Vision 2000