Monde – Économie: Un accord historique de réduction de production du pétrole sur le marché mondial
Cette chronique s’articule autour de cet accord historique trouvé ce mardi matin même entre des grands pays producteurs de pétrole pour réduire la production de l’or noir et essayer d’endiguer cette baisse spectaculaire des prix du pétrole qui continue d’avoir des conséquences graves sur les économies des principaux producteurs, en particulier le Venezuela qui vit actuellement une situation extrêmement difficile.
En effet, l’Arabie saoudite et la Russie, deux grands producteurs de pétrole, sont convenues ce mardi, au terme d’une réunion à Doha avec le Qatar et le Venezuela, de geler leur production à son niveau de janvier, selon ce qu’à annoncé le ministre qatari de l’Energie, Mohammed Saleh al-Sada sur plusieurs quotidien internationaux. Cette rencontre a lieu alors que les prix du pétrole sont au plus bas depuis 2003, déstabilisant les économies de nombreux pays exportateurs.
Il faut dire que certains pays comme le Venezuela et le Nigéria appelaient déjà à des conférences pour essayer d’endiguer cette baisse des prix du pétrole qui ont des conséquences graves sur leurs économies. La rencontre de ce mardi fait suite à une tournée diplomatique du ministre du pétrole du Venezuela, afin d’appeler à une plus grande coordination des pays exportateurs de pétrole. Certains proposaient une baisse de la production, mais l’Arabie saoudite, le producteur mondial numéro 1 principal, avait indiqué clairement qu’elle ne baisserait pas sa production sans une baisse conjointe des autres gros producteurs, notamment la Russie et l’Irak.
On parle d’une grande première, étant donné que la Russie ne fait pas partie de l’Opep et que l’organisation, qui tenait la dragée haute sur les prix du pétrole divisé en 4 en 18 mois et donc sur l’économie mondiale, est en train de repenser ses politiques de production dont la dégringolade des prix du pétrole met en danger les économies des principaux producteurs, notamment le Venezuela où le parlement déclare une »crise alimentaire » et sollicite l’assistance de l’UNICEF et de la FAO pour une évaluation de la situation.
Il faut dire que la plupart des analystes restent sceptiques sur l’idée qu’un tel accord entre l’Arabie Saoudite et la Russie avec le Qatar et le Venezuela puisse produire une hausse durable des prix du pétrole et permettent aux pays exportateurs d’améliorer leurs performances économiques.
Des inquiétudes planaient déjà sur des prix du baril de pétrole à la baisse pour l’année 2016 avec cette nouvelle percée d’un grand pays producteur, à savoir l’Iran, sur le marché européen, suite à la levée de l’embargo de l’Union Européenne sur le pétrole iranien. En effet l’Iran recommence cette semaine même à exporter son pétrole vers l’Europe, ce qui alimentera une offre déjà surabondante et pourrait peser sur des prix du pétrole déjà très déprimés, si ce nouvel accord entre les pays de l’Opep ne rentre pas en vigueur de manière effective.
Il faut rappeler que, dans sa dernière édition du Commodity Markets Outlook, la Banque mondiale avait abaissé sa prévision pour le prix du pétrole brut à 37 dollars le baril en 2016, contre une projection de 51 dollars établie au mois d’octobre dernier.
Va-t-on assister à une hausse des prix du pétrole avec une augmentation de 50 jusqu’à 70% avec cet accord? Il n’est que d’attendre pour voir si cette entente entre les géants de l’OPEP aura des effets significatifs sur les prix du pétrole dans les mois à venir.
Riphard Serent, MPA (Policy)
Economiste
Radio Vision 2000