Le CEMLA (Centre d’études monétaires pour l’Amérique latine) et le Fonds Multilatéral d’Investissement (FOMIN) de la BID ont lancé cette semaine un outil en ligne qui va permettre non seulement aux utilisateurs-expéditeurs mais aussi aux autorités-décideurs du gouvernement de comparer les frais de transferts privés de la diaspora des États-Unis ou de la République Dominicaine vers l’économie haïtienne.
Il faut dire que le Centre d’études monétaires latino-américaines (CEMLA) est un organisme sans but lucratif formé par 50 institutions, dont 30 banques centrales de la région, qui a pour mission de promouvoir une plus grande prise de conscience des questions monétaires et financières à travers l’Amérique latine et les Caraïbes par le biais de la formation, de la diffusion et de la recherche.
Selon les informations fournies par Paloma Monroy, spécialiste de transferts au niveau du CEMLA, en 2012, l’économie haïtienne a reçu un total de 1,9 milliards de dollars américain en transferts de fonds de la part de ces millions d’Haïtiens vivant à l’étranger. Les transferts privés des États-Unis seulement à Haïti ont dépassé 1,2 milliards de dollars, soit plus de 60% du montant total des envois de fonds en 2012.
Il n’est pas sans savoir que les transferts privés de la diaspora sont une source importante de revenus pour l’économie haïtienne et représentent plus de 20% du produit intérieur brut (PIB) d’Haïti, dépassant les revenus de l’exportation de biens et de services.
« Compte tenu de l’impact des transferts de fonds sur l’économie d’Haïti, il est extrêmement important d’essayer de réduire le coût d’envois de ces fonds » a souligné Maria Luisa Hayem, Spécialiste des transferts au niveau du FOMIN. Selon elle, la réduction de ces frais permettrait à un plus grand pourcentage de l’argent envoyé d’aller vers des familles haïtiennes qui en ont le plus besoin. Il faut dire que selon les calculs du CEMLA, une réduction de 1% dans le coût des envois de fonds vers Haïti permettra aux migrants haïtiens et à leurs familles d’économiser un montant supplémentaire de 18 millions de dollars américains par an.
L’outil en ligne ‘’TransfeAyiti’’ permet aux immigrants haïtiens aux États-Unis de comparer les différentes options disponibles sur le marché pour envoyer de l’argent à partir de la Floride, de New York et du Massachusetts à leurs familles en Haïti. Actuellement, 85% des ressortissants haïtiens vivent dans ces États.
Il faut noter qu’en novembre dernier, les immigrants haïtiens aux États-Unis ont payé des frais moyens de 16 $ US pour chaque 200 dollars américains transférés. Le coût le plus élevé pour transférer 200 $ US, provenait la République Dominicaine, avec un coût moyen de 22 dollars.
Cette initiative de mettre sur pied cet outil en ligne ‘’Transfeayiti’’ a été rendu possible avec le soutien de la société Haitian Hometown Associations Resource Group (HHTARG) et les données mensuelles sont collectées par un couloir intra-régional clé: de Santo-Domingo en République Dominicaine vers Port-au-Prince. Cet outil peut être retrouvé sur le site web, www.transfeayiti.org
On espère que les autorités du gouvernement ne feront pas fi de ces informations et notamment de cet outil en ligne mis sur pied par le CEMLA et le FOMIN qui a réveillé encore cette problématique du coût des transferts expédiés vers l’économie haïtienne. Il faut rappeler que le coût de ces transferts ont augmenté aussi avec les frais de $1.5 pour approvisionner le fonds national d’éducation (FNE), ce projet qui n’est toujours pas voté au parlement haïtien.
La grande question évidemment est de savoir où se trouve cet argent présentement puisque ce fonds n’est pas encore opérationnel.
Riphard Serent
Vision 2000
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