Haïti – Économie: 6 ans après le séïsme du 12 janvier 2010, Haïti plus vulnérable que jamais

 

Alors que le PIB progressait au rythme appréciable de 3% par an depuis 2004, le PIB d’Haïti s’est effondré avec le tremblement de terre du 12 Janvier 2010. Les dégâts sont évalués par le Fonds monétaire international à 120% du PIB annuel. Face à cette situation, les finances publiques ont plongé et la dette publique a dépassé en 2010, 20% du PIB.

Sur le plan humain : 15 % de la population haïtienne (1.7 millions de personnes) ont été affectées par le violent séisme qui a causé le décès de 250 000 personnes. 300 000 individus ont été blessés alors que 1.3 millions ont perdu leur domicile au moment du tremblement de terre. De plus environ 500 000 personnes se sont réfugiés dans les villes de province notamment l’Artibonite et la Grand Anse après le 12 janvier.

Selon le Post Disaster Needs Assessment » (PDNA) l’impact sur les infrastructures est également catastrophique. 105 000 résidences ont été détruites et 208 000 autres endommagées. 1300 établissements éducatifs et une cinquantaine d’hôpitaux et de centres de santé se sont effondrés. D’autres infrastructures importantes dont le Port de Port-au-Prince, le Palais National, le palais législatif, le palais de justice et de nombreux ministères ont également été détruits.

Bref, le tremblement de terre du 12 janvier a fait autant de morts, autant de dégâts matériels, a causé au tant de tort à notre économie tout simplement a cause de notre vulnérabilité. Il aurait causé longtemps moins de dégâts si nos constructions étaient moins anarchiques, si nos infrastructures étaient plus solides, si nos conditions de vie étaient moins précaires. La grande question aujourd’hui, qu’en est –il de notre niveau de vulnérabilité en 2016 ?

Dommage, nous n’avons pas la tête à la structuration ou à la préparation, car la crise électorale occupe les esprits, les espaces de débats ou de medias. La vulnérabilité elle est bien la, les conditions de logement ne sont pas meilleures, les constructions anarchiques restent anarchiques et s’étendent chaque jour, à cause de faibles revenus, mais aussi à cause du laxisme de l’Etat. En 6 ans, nous avons fait des tentatives, nous avons certes fait sortir des centaines de milliers sous les tentes, nous avons construit des places publiques, nous avons construit certains bâtiments publics, privés, mais hélas les conditions de vie de la majorité restent les mêmes, les changements de premier ministre n’ont pas rendu leur vie meilleure, l’absence ou la présence du parlement n’as pas fait de différence. Bref, nous n’avons pas appris la leçon du passé. 6 ans après, nous restons vulnérables, avec des comportements égoïstes alors que nous restons toujours menacés pour être anéantis par la pauvreté extrême, par l’insécurité alimentaire, et des catastrophes naturelles.

 

Etzer S. Emile

Economiste

Radio Vision 2000

etzeremile@gmail.com

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