Haïti-RD/Rapatriements : Plusieurs institutions et organisations dénoncent la séparation des enfants de leurs familles

Par Emmanuel Marino Bruno

P-au-P, [AlterPresse] — Plusieurs institutions et organisations élèvent la voix contre la séparation des enfants de leurs familles, lors des déportations massives des migrantes et migrants haïtiens de la République Dominicaine, depuis la mi-juin 2015.

« Ce qui est le plus grave, c’est la façon dont ils (les responsables dominicains) procèdent pour déporter cette catégorie vers Haïti : ils les enlèvent dans leurs maisons sans leurs biens, ils séparent les mères de leurs enfants, les hommes de leurs femmes, les frères de leurs sœurs (…) », déplore l’Académie du Créole haïtien, dans une note de protestation en date du 19 juin 2015.

Effectués en dehors de toute considération et n’importe comment sur les frontières, ces rapatriements se font aussi dans l’irrespect des traités et conventions internationales sur les droits humains et des refugiés.

Se disant choquée et indignée face à cette situation insupportable créée par l’Etat dominicain, l’Académie du Créole haïtien appelle la population haïtienne à établir une chaîne de solidarité pour recevoir, dans la dignité et le respect, toutes les filles et tous les fils d’Haïti ainsi que toutes les autres personnes déportées en difficulté.

Depuis la fin, le 17 juin 2015, du Programme national de régularisation des étrangers (Pnre), le pays assiste à un déferlement, de gré ou de force, d’immigrants haïtiens et de Dominicains d’ascendance haïtienne vers Haïti.

Les déportations massives des migrantes et migrants haïtiens, de la République Dominicaine vers les zones frontalières demeurent alarmantes, malgré la présence des autorités haïtiennes dans ces lieux, déplore Arnold Pen Joseph, représentant du Réseau frontalier Jeannot Succès (Rfjs) à Thomassique (à 17 km au nord-est de Hinche).

Une sentence de septembre 2013, prise par la Cour constitutionnelle dominicaine, a enlevé la nationalité dominicaine à des milliers de personnes, dont des Dominicaines et Dominicains d’origine haïtienne.

Sur plus de 524,000 étrangers, 458,233 personnes sont nées en Haïti, soit 87.3% de la population immigrée, alors que 66,399 personnes, soit 12.7% sont originaires d’autres pays, selon la première enquête nationale auprès des immigrants (ENI-2012), approuvée par le bureau des statistiques de la république voisine.

Les statistiques disponibles révèlent une prédominance, en République Dominicaine, des immigrants haïtiens et une vulnérabilité accrue des enfants de cette population, rappelle un communiqué des organisations, comme Plan international, « Save the children » (Sauvons les enfants) et World Vision.

Ces organisations, œuvrant pour la protection des enfants en territoire dominicain et en Haïti, appellent à la garantie des droits des enfants pendant les déportations.

Elles exigent, aux gouvernements haïtien et dominicain, de prendre les mesures nécessaires pour éviter une crise humanitaire, en protégeant les droits des enfants et des adolescents à risque d’être expulsés.

Elles demandent que lire la suite sur alterpresse.org

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