Haïti – Économie: Le FMI approuve un nouveau prêt pour Haïti dans le cadre de la FEC

Après avoir exprimé toute sa satisfaction quant à la situation macroéconomique du pays en 2014, le Fonds monétaire international (FMI) a approuvé cette semaine une nouvelle ligne de crédit pour Haïti sur trois ans totalisant environ 69,7 millions de dollars dans le cadre du programme de la Facilité élargie de crédit (FEC).

Cette approbation permettra le décaissement immédiat d’un montant équivalent à  10 millions de dollars, tandis que le montant restant sera échelonné sur la durée de l’accord, et selon les résultats progressifs par rapport à l’évaluation.

Il faut dire que le programme Facilité élargie de crédit (FEC) du FMI vise à accroitre le potentiel de croissance d’Haïti et réduire les vulnérabilités aux chocs, tout en assurant la stabilité macroéconomique.

« La poursuite de la stabilité macroéconomique en Haïti après le tremblement de terre de 2010 est louable, avec une croissance positive, une inflation qui est restée modérée, et le niveau des réserves internationales suffisantes. À l’avenir, des efforts continus sont nécessaires pour soutenir une croissance durable et inclusive, renforcer les institutions et le cadre de la politique, et de maintenir des tampons suffisants pour absorber les chocs, a déclaré M. Min Zhu, Directeur général adjoint et Président par intérim du FMI.

En termes d’objectifs a court terme, le programme qui est financé par le FMI vise une réduction du déficit du secteur public non financier par rapport au PIB de 7,5% à 3,25 % en 2015 et arriver à un déficit public par rapport au PIB de 2,5 % à moyen terme pour préserver la stabilité. Selon le FMI, la baisse des prix du pétrole doit faciliter la consolidation fiscale tout en préservant les dépenses liées à l’assistance aux pauvres. Le FMI continue de défendre entre autres l’adoption d’un mécanisme automatique de fixation des prix de carburant qui devra permettre de sauvegarder les taxes sur le carburant si les prix du pétrole rebondissent.

Après ce décaissement immédiat de 10 millions de dollars sur les 70 millions promis, Haïti doit faire preuve de bon élève selon les critères du FMI en accélérant les réformes structurelles tout en renforçant la compétitivité pour favoriser la croissance. Le FMI exige des actions visant à accroitre l’efficacité des politiques administratives par des réformes de l’administration fiscale, la politique fiscale et la gestion des finances publiques, ainsi que des améliorations dans le cadre statistiques monétaires et économiques « .

Mais bref, 70 millions de dollars de prêts pour un pays avec autant de besoins et d’urgence, nous avons bien dit prêt, sur 3 ans pour apporter des reformes au niveau du secteur publique du pays, bien entendu sous conditions de résultats pour des décaissements échelonnés,…..c’est quand même de la plaisanterie. C’est une façon pour ces bailleurs de dire que nous ne sommes pas qualifiés pour bénéficier des lignes de crédits plus substantiels, car nous ne sommes pas suffisamment solvables, pas stables, pas structurés, bref, mais il est clair, que ces programmes sous-financés ne peuvent pas avoir des impacts significatifs sur l’économie réelle, comparé à des prêts du FMI dans l’ordre de plusieurs centaines de millions de dollar accordé à nos pays voisins de la zone. Ces modèles de financement doivent être impérativement révisés, car ils ne donnent pas de résultats satisfaisants, donc on ne peut pas continuer à les soutenir. Il faut renégocier avec ces bailleurs, voilà ce qui attend les prochains gouvernants de ce pays.

Etzer S. Emile, M.B.A

Economiste

Radio Vision 2000

etzeremile@gmail.com

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