Haïti – Économie: Exportation de Diésel dominicain vers Haïti: alourdissement de la balance commerciale
Selon les statistiques du Centre d’Exportation et d’Investissement (CEI-RD) de la République Dominicaine, le Diésel encore appelé gasoil fait parti des 12 principaux produits de la République dominicaine exportés vers Haïti au cours de la période 2010-2014.
Ce qui est paradoxal dans tout cela, c’est que le Diésel n’est pas produit en RD, mais est importe en grande partie et raffinée en partie en raison notamment de la capacité de raffinage limitée de la raffinerie de pétrole dominicaine (Refidomsa). Ce diésel doit venir probablement des Etats-Unis ou/et de Trinidad.
Parmi les 12 principaux produits dominicains exportés vers Haïti, en première position, le ciment gris (pas surprenant quand on voit les lignes de camions sur la route de Ouanaminthe ou de Malpasse). En deuxième position, la farine de blé, en suite le fer et les tiges de fil d’acier, les soupes et les bouillons préparés; bâtons et de barres de fer et de l’acier; biscuits, huile de maïs, du carton, des engrais, des sacs en plastique et de brisures de riz.
En ce qui a trait à l’importation du Diésel de la RD, la tendance a été donc amorcée après le séisme du 12 Janvier, Donc ces dominicains ont profite de cette catastrophe pour diversifier et intensifier leurs exportations vers l’économie haïtienne qui a vu toutes ses capacités de production réduites plus que jamais et qui n’est malheureusement pas encore sous la voie du progrès et du développement.
Les exportations de Diésel de la RD vers Haïti sont passées de 1,03 millions de dollars américains en 2012 à 9,04 millions en 2013, soit une croissance spectaculaire de plus de 700% en un an.
Globalement, il faut dire que les exportations dominicaines vers Haïti incluant les produits nationaux et ceux des zones franches ont totalisé 4,73 milliards de dollars entre 2010 et Juin 2014 soit des exportations annuelles moyennes autour de 1, 2 milliards de dollars américains.
Vraiment des situations tristes et qui continuent de renforcer la dépendance du pays par rapport aux produits dominicains au détriment des secteurs productifs du pays, notamment l’agriculture dont le développement à travers une bonne politique pourrait aider à réduire ce niveau de pauvreté atroce dans le pays. Chaque année qui passe, les dominicains, très intelligents qu’ils sont, nous vendent un plus grand volume de biens, et surtout des biens plus diversifies, même des biens qu’ils ne produisent pas. Nous avons définitivement touche le fond du puits de la décadence. En tout état de cause, le pays ne peut pas continuer sur cette lancé, les conséquences a long termes seront catastrophiques. Le pays doit définir à court, moyen, et long terme sa stratégie pour produire plus dans la perspective de réduction des importations de la RD, mais aussi pour réduire le taux de chômage et de pauvreté.
Etzer S. Emile, M.B.A
Economiste
Radio Vision 2000