Révision à la baisse de la croissance de l’économie américaine..Menaces potentielles pour la diaspora haïtienne
L’économie américaine a finalement progressé à un rythme beaucoup plus lent que prévu au premier trimestre, selon la dernière estimation du gouvernement dans un rapport, dont la forte révision en baisse est due à une consommation moins dynamique qu’espéré.
En effet, le produit intérieur brut (PIB) des États-Unis, qui devait atteindre 2.4%, selon les premières estimations, a augmenté seulement de 1,8 % au premier trimestre en rythme annualisé selon la troisième et dernière estimation du gouvernement qui a été fortement révisée en baisse, amputant de 0,6 point son estimation précédente (2,4 %).
Les chiffres du département du Commerce américain montrent en effet que la consommation des Américains n’a pas été aussi dynamique qu’anticipé. Elle n’est plus en hausse que de 2,6 % au lieu de 3,4 % pour la précédente estimation. Il faut dire que la consommation représente deux tiers (66.6%) de l’activité économique aux États-Unis. Les dépenses des consommateurs ont été moins fortes que prévues surtout dans les services, et notamment les services de santé. D’autres révisions en baisse ont touché l’investissement non-résidentiel, de même que les exportations et les importations.
D’un autre côté, il faut dire que Ben Bernanke, président de la Fed, a indiqué que cette dernière pourrait dès cette année réduire ses injections de liquidités dans le circuit financier si l’économie se reprenait bien. Les marchés craignant que ces mesures de soutien se réduisent, les indices boursiers ont été ébranlés toute la semaine dernière.
La Fed dépense en effet 85 milliards de dollars par mois depuis le début de l’année en bons du Trésor notamment pour influencer à la baisse les taux d’intérêts et favoriser la croissance de l’économie américaine.
Selon Paul Edelstein, économiste chez IHS, ce dégonflement de la consommation, qui demeure toutefois au rythme soutenu de 2,6%, doit être vu comme une conséquence des hausses d’impôts aux USA. «Si c’est cela, la Fed va peut-être décider d’attendre l’année prochaine avant de réduire ses achats de bons du Trésor», a ajouté cet économiste.
Le revenu disponible des Américains, ponctionné par la hausse des cotisations sociales mise en place en début d’année, a chuté encore plus fortement que prévu ce premier trimestre ( – 8,6 % contre – 8,4 % précédemment estimé). Pour ces seuls trois premiers mois, le PIB est en outre privé de près d’un point de croissance par la contraction des dépenses fédérales ( – 8,7 %) et de celles des États et collectivités locales ( – 2,1 %).
Il faut souligner que ces chiffres du premier trimestre sont déjà du passé, comme l’ont noté certains analystes, alors que le deuxième trimestre s’achève et que de bons indices ces derniers mois aux USA ont montré un rebond du moral des ménages américains et une vivacité du marché immobilier.
Toutefois, la plupart des économistes prévoient encore une croissance du PIB des USA pour l’ensemble de 2013 sous la barre ou autour de 2 %, bien en deçà de l’optimisme de la Réserve fédérale qui table sur une hausse du PIB entre 2,3 % et 2,6 %.
L’évolution des transferts privés durant ces derniers mois témoigne que la diaspora haïtienne fait de son mieux pour aider les familles qui résident en Haïti. Toujours un flux d’environ $100 à $150 millions par mois. Cependant, il y a de fortes inquiétudes au sein de la communauté de nos compatriotes, dont beaucoup ont du mal à tenir les deux bouts, beaucoup sont surendettés et vivent au jour le jour. De plus en plus de compatriotes font des acrobaties, en effet, pour garder leur maison ou condominium et éviter des déguerpissements, les fameux « foreclosures. »
Les employés haïtiens des supermarkets et des »malls » doivent redoubler de dynamisme pour vendre le plus que possible pour ne pas perdre leur emplois, selon les déclarations de certains compatriotes qu’on a pu rencontrer ce weekend dernier. Ils ont un quota de ventes quotidiennes à atteindre pour éviter le pire. Si la terre natale, Haïti, avait une meilleure situation économique, beaucoup d’haïtiens de la diaspora seraient retournés, mais l’avenir économique d’Haïti pour le court terme est toujours trop incertain.
Riphard Serent
Vision 2000