Budget national 2013-2014..Ventilation par secteur d’activité et perspectives

Comme toute la presse en parle depuis Vendredi dernier et même nous autres à cette rubrique, le gouvernement haïtien a encore une fois respecté l’échéance constitutionnelle en ce qui à trait au dépôt du projet de loi de finance pour l’exercice 2013-2014.
Au niveau de ce projet de loi de finance 2014, qui totalise environ 126 milliards de gourdes, il faut dire que le gouvernement entend recueillir des recettes propres représentant 42.5% du total.  Le solde sera généré par les dons à hauteur de 25.4%, les emprunts extérieurs (20.9%) et par des financements intérieurs à hauteur de 11.2%, dont un peu plus de la moitié sous la forme d’émissions de bons du trésor.

Comme nous l’avons indiqué Vendredi dernier, environ 36.6% du budget sont alloués aux dépenses  de fonctionnement,  61.3% aux dépenses d’investissement et  2.1% pour l’amortissement de la dette publique.

Les recettes totales sont prévues à 53.7 milliards de gourdes pour l’exercice prochain, contre 52 milliards qui étaient attendus pour cet exercice en cours (2012-2013). Ce qui veut dire clairement que le gouvernement va jouer les mains et les pieds pour collecter beaucoup plus taxes  à partir d’octobre prochain et on aurait annoncé  déjà que des taxes sur les produits importés vont augmenter dans l’économie.

En termes de ventilation par secteur, il faut dire que 49% du prochain budget seront alloués au secteur économique avec 20.7% destinés au Ministère des Travaux Publics, Transports et Communications. Plus de 25 milliards de gourdes seront consacrés aux investissements dans les infrastructures, dont 5.1 milliards pour la rénovation urbaine, 10.4 milliards pour la mise en place du réseau de transport national, 4.3 milliards pour le renforcement de l’approvisionnement électrique du pays, 2.6 milliards pour l’alimentation en eau potable et l’assainissement.
Les dépenses  d’investissements dans le secteur agricole seront de 6.4 milliards de gourdes, selon le projet de loi de finances 2013-2014.

Il est prévu d’allouer  également 15.4% du budget au secteur politique, dont plus de la moitié (8.2%) seront destinés au bénéfice du Ministère de la Justice.

Les secteurs social et culturel recevront une dotation importante, supérieure à 30 milliards de gourdes, soit environ 23% du budget,  dont 12.8% au profit du ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle. Ce pourcentage représente environ 16 milliards de gourdes équitablement répartis entre dépenses de fonctionnement et d’investissement. Le ministère de la santé publique, pour sa part, devrait recevoir près de 7 milliards de gourdes, soit 5.5% du budget.

En termes de perspectives économiques, il faut dire que le taux de croissance économique prévu est de 4.5%, après les 3.4% attendus cette année. Le taux d’inflation devrait  rester dans les 6.5%, alors qu’il évolue dans les 7% depuis plusieurs mois. Le déficit budgétaire devrait cantonner à moins de 4% du PIB et le taux de pression fiscale devrait progresser à 12.7%, avec des perspectives à moyen terme fixées à 15%.

Ce budget misérabiliste, selon certains analystes, implique la préservation du statu quo économique et stratégique, l’acceptation de l’absence de vraie vision, l’acceptation de tribulations et de frustrations pour la majorité des Haïtiens, des acrobaties avec les bailleurs de fonds: une situation macro-économique en perspective des plus explosive et porteuse de déséquilibre avec une offre budgétaire en baisse cette année dans un pays où la population et la demande, tant à Port-au-Prince qu’en province, pour les biens et services ne font qu’augmenter….Un début de résolution des problèmes socio-économiques en Haïti n’est pas pour demain.
Riphard Serent
Vision 2000

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