Haïti – Économie: Nouveau DG à la tête de l’OMC / Coup de projecteur sur le commerce mondial..
Le Conseil général de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) a désigné la semaine dernière M. Azevêdo comme nouveau Directeur général de l’organisation. En effet, lors d’une réunion à l’extraordinaire tenue le 14 mai 2013 dernier, le Conseil général de l’OMC a approuvé la désignation de M. l’Ambassadeur Roberto Carvalho de Azevêdo (Brésil) comme nouveau Directeur général de l’OMC qui prendra ses fonctions le 1er septembre 2013. Le Directeur général actuel, M. Pascal Lamy, s’est engagé à travailler en étroite collaboration avec M. l’Ambassadeur Azevêdo pour assurer une transition en douceur.
Il faut dire que Pascal Lamy est le cinquième Directeur général de l’OMC. Sa désignation a pris effet le 1er septembre 2005 pour un mandat de quatre ans. En avril 2009, les Membres de l’OMC ont réélu M. Lamy pour un second mandat de quatre ans, à compter du 1er septembre 2009.
Coup de projecteur sur le commerce mondial: Le commerce devrait rester peu dynamique en 2013 après une croissance atone en 2012, tandis que les économies européennes demeurent en difficulté.
La croissance du commerce mondial est tombée à 2,0% en 2012 — contre 5,2% en 2011 — et devrait rester atone en 2013 (3,3% environ), tandis que le ralentissement économique en Europe continue de peser sur la demande d’importations mondiale, ont indiqué les économistes de l’OMC dans un rapport paru la semaine dernière. “Les faits qui ont marqué 2012 devraient nous rappeler que les défauts structurels des pays révélés par la crise économique n’ont pas été totalement corrigés, même si des progrès importants ont été accomplis dans certains domaines. Combler ces fissures doit être la priorité pour 2013,” a déclaré le Directeur général, M. Pascal Lamy.
En 2012, la valeur totale des exportations mondiales de marchandises est restée relativement stable, augmentant de seulement 0,2% pour s’établir à 18 300 milliards de dollars. La croissance plus faible de la valeur en dollars du commerce mondial par rapport à son volume s’explique par la baisse des prix des marchandises échangées. Les plus fortes baisses de prix ont été enregistrées notamment pour les produits de base comme le café (‑22%), le coton (‑42%), le minerai de fer (‑23%) et le charbon (‑21%), d’après les statistiques des cours des produits de base du FMI.
La brusque décélération des échanges commerciaux en 2012 a été attribuée à la faible croissance des économies développées et à la persistance d’incertitudes quant à l’avenir de l’euro. Le fléchissement de la production et le chômage élevé dans les pays développés ont réduit les importations et entraîné le ralentissement de la croissance des exportations dans les pays développés comme dans les pays en développement.
Le chômage aux États‑Unis est récemment tombé à son plus bas niveau depuis la période qui a précédé la crise économique, à 7,6%, tandis que dans la zone euro il est proche de 12%. Tous ces indicateurs montrent la faiblesse de la demande d’importation en Europe, malgré l’amélioration progressive de la situation ailleurs. Étant donné le poids important de l’UE dans les importations mondiales (32% en 2012 en incluant le commerce intra‑UE, 15% en l’excluant), on peut s’attendre à une faible croissance du commerce au début de 2013.
Parlant de commerce mondial, il faut dire que ce secteur dans l’économie haïtienne n’est pas développé d’une manière stratégique et scientifique. Une bonne partie du commerce haïtien est informel et on entend presque plus ce débat dans l’économie contrairement en 2008 et 2009 où la FHAPME (Fédération Haïtienne des Petites et Moyennes Entreprises) et d’autres organisations étaient préoccupées par la formalisation du secteur informel. Il faut dire qu’en 2012 la branche »commerce, hôtels et restaurants » représentait environ 27% du produit intérieur brut (PIB) d’Haïti contre 26.9% en 2011. Le commerce à lui seul pourrait donc représenter entre 20 et 25% du PIB national. Les exportations d’Haïti ont augmenté de 19% et les importations ont diminué de 1%, selon la Banque de la République d’Haïti. Le volume total de ces exportations est toujours trop faible, étant toujours plus faible que les transferts de la diaspora.
Riphard Serent
Vision 2000