Haïti – Économie: Le secteur financier doit jouer le rôle de leader du développement économique d’Haïti
Le 5e Sommet sur la finance et la technologie appliquée, du Group Croissance SA, a été lancé lundi 20 avril à Karibe et ce jusqu’ à vendredi 24 avril, sous le thème de “financez les exportations haïtiennes”. Un occasion pour des acteurs économiques et financiers et politiques de débatte entre autres de thèmes ayant rapport avec les exportations, la finance municipale, les finances publiques, le secteur bancaire et les assurances.
Le choix de ce thème est justifié par le fait qu’on affiche des déficits énormes au niveau du commerce extérieur pour des exportations dans l’ordre de 1,2 milliards de dollars contre des importations de 4,5 milliards de dollars américains selon les chiffres du gouverneur de la Banque Centrale, Charles Castel qui a intervenu à l’occasion d’un cocktail organisé hier soir toujours dans le cadre de ce sommet sur la finance.
Ce cocktail a été en fait l’occasion pour le groupe croissance et la BRH de distinguer quelques personnalités du monde de la finance a savoir Adrien Castera, deuxième vice-président de la Unibank, Jean Marie Claude Pierre-Louis, directeur général de la Sogebank et Jean Philippe Prosper, vice-président de la Société financière internationale (SFI/IFC) de la Banque Mondiale pour leurs contributions au développement du système financier haïtien.
M. Castel a insisté sur le rôle que doit le secteur financier comme leader du développement économique du pays. Il a entre autres fait éloge du progrès enregistré par le système bancaire haïtien en termes de structure, de profit, de chiffres d’affaires et du niveau de technicité. Toutefois, ce système n’arrive toujours pas à financer adéquatement l’économie haïtienne, car la progression positive des indicateurs du système bancaire ne correspond pas à une croissance soutenable de l’économie du pays. Il a plaidé pour la diversification au niveau du crédit dans l’économie qui est dominé par les prêts octroyé au secteur commercial à plus de 60% contre seulement 1% accordé au secteur agricole, alors que ce secteur fournit 25 % du PIB haïtien.
M. Castel a fait appel aux acteurs du système bancaires pour arriver à des produits financiers plus diversifiés, pour ainsi donner davantage d’accès à la population pour une meilleure inclusion financière. Car, le pays ne peut plus compter sur les bailleurs de fonds, d’ailleurs le financement des bailleurs est passé de près 1,8 milliards de dollars en 2010 à un peu plus de 500 millions en 2014, soit plus de 3 fois moins, et la tendance n’est pas à la hausse.
Le système financier doit prendre ses responsabilités, diversifier ses offres, pour encourager la production et les exportations haïtiennes. Les risques sont énormes, les défis sont multiples, et le danger d’une catastrophe menace tout le monde. Il a terminé son intervention avec cette fameuse phrase: L’élite haïtienne est comme un voyageur en première classe qui ne se soucie pas de la présence d’une bombe en classe économique”.
Etzer S. Emile, M.B.A
Economiste
Radio Vision 2000
