Haïti – Économie: Les gagnants et perdants de la baisse du prix du pétrole en Amérique Latine et la Caraïbes

Un article du journal Le Monde a passé en revue un ensemble pays de l’Amérique Centrale et la Caraïbes pour estimerl’impact de la baisse des prix du pétrole sur le marché international sur leurs économies.

En effet, la baisse des prix du pétrole risque de compliquer la donne en Amérique latine, région qui a connu en 2014 sa plus faible croissance (1-1,5 %) des cinq dernières années et dont la reprise n’est guère assurée en 2015.

Selon le Fonds Monétaire International (FMI), de nombreux pays s’adaptent bien au nouvel environnement mondial et en profitent pour réduire les coûts de l’énergie domestique. « Ceci a augmenté le revenu disponible des consommateurs et des entreprises via des coûts de transport et d’énergie meilleur marché. Une politique qui soutient la croissance et réduit les pressions inflationnistes », observe le FMI en citant notamment le cas de la Barbade, du Costa Rica et du Guatemala. Au Chili, l’activité ralentit depuis la fin 2013 en raison de la baisse des prix du cuivre dont ce pays est le premier producteur au monde, mais aussi, du fait d’une contraction de l’investissement. Donc, la chute du pétrole pourrait donner de l’air à l’économie chilienne qui croîtrait d’environ 3 % en 2015. De même, les effets bénéfiques de la baisse du prix du pétrole pourraient permettre au Paraguay et, « dans une moindre mesure », à l’Uruguay, de compenser en partie l’impact négatif sur leur économie de la chute des prix agricoles et du ralentissement chinois.

Une autre catégorie de pays, constituent le groupe de « ni gagnants ni perdants » a savoir le Brésil, l’Argentine, le Pérou et la Bolivie. A court terme, l’impact de la baisse des prix du pétrole est modeste mais positif dans ses pays dont la balance commerciale s’améliore.

Ceux qui vont affronter des temps difficiles sont notamment le Mexique, la Colombie et Trinidad et Tobago. Bien qu’ils soient producteurs de pétrole, mais ces pays ont une production relativement diversifiée et bénéficient de la confiance des investisseurs et des marchés financiers. Autant d’éléments qui devraient les aider à faire face à la baisse des prix du pétrole qui amputera leur croissance de moins de 1,5 point de PIB.

Plus loin, les grands perdants : le Venezuela et l’Équateur. En effet, la baisse des prix de pétrole de 57,8 % entre le 20 juin 2014 et le 28 janvier 2015 en dollars, est un coup dur pour le Venezuela qui détient les plus importantes réserves prouvées de pétrole du monde. Le pétrole représente 95 % de ses exportations et la moitié de ses rentrées budgétaires. L’Équateur, est probablement le deuxième pays latino-américain le plus affecté par la baisse des prix du pétrole, car celui-ci représente la moitié de ses exportations. La perte de revenus pétroliers va creuser le déficit budgétaire et pourrait menacer les projets d’investissement dans la santé et l’éducation.

Dans le cas d’Haïti, la baisse du pétrole loin d’augmenter la productivité, et la compétitivité des entreprises, ou le revenu des consommateurs met le pays dans des jours de grèves et de troubles plus politiques que rationnels, ce qui affecte en retour le chiffre d’affaires des entreprises, les recettes de l’Etat, le revenu de certaines classes d’employés, le fonctionnement de toute la société. Donc il n’y a pas un plus grand perdant dans la région de la chute du pétrole qu’Haïti, car ce développement sur le marché international a servi d’occasion politique pour certains, arguments de confrontation pour d’autres, et une pression pour l’Etat, déjà en manque de moyens et affaiblit.

Nous avons toujours pour des raisons irréalistes des tendances à suivre un rythme et une cadence économique atypique qui en définitive ne profite à personne même pas à l’Etat.   C’est un jeu perdant au lieu du contraire.

Etzer S. Emile, M.B.A

Economiste

Radio Vision 2000

etzeremile@gmail.com

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