Haïti – Économie: Haïti renonce d’accueillir la 45eme Assemblée générale de l’OEA, une occasion manquée
Selon un article du journal espagnol EFE, Haïti a renoncé d’être le siège de la 45eme Assemblée générale de l’Organisation des États américains (OEA) qui devrait avoir lieu en Juin en raison des «contraintes économiques et logistiques ».
En effet, le Secrétaire général de l’OEA, José Miguel Insulza et le Président du Conseil permanent, Niermala Badrising ont confirme dans une réunion régulière avoir reçu une lettre du ministre des Affaires étrangères d’Haïti Duly Brutus faisant part des contraintes économiques et logistiques du pays et son incapacité de recevoir l’assemblée générale de l’OEA comme prévu.
Dans sa lettre, le ministre Brutus a justifié la décision de son pays en raison notamment de la complexité du processus électoral dans lequel le pays se trouve, qui doit nécessiter des couts et des planifications logistiques considérables. Ce qui devrait mettre le gouvernement haïtien en difficulté pour assurer le bon déroulement de l’Assemblée.
Selon la charte de l’OEA, si l’Assemblée ne peut pas être réalisée dans un pays comme prévu, le siège de l’Organisation à Washington devrait être automatiquement retenu à moins qu’un autre Etat membre propose d’accueillir l’événement avec un préavis de trois mois par rapport à la date de l’Assemblée.
Au cours de la réunion du Conseil, le Représentant permanent d’Haïti auprès de l’OEA, Bocchit Edmond a admis que: «C’était une décision difficile » pour le gouvernement d’Haïti, car, dit-il, nous n’avons pas accueilli cet événement depuis 20 ans. Faisant allusion à la réunion régionale de l’OEA qui était organisé à Montrouis dans les années 90.
A rappeler que l’octroi du siège de la 45eme Assemblée Générale Ordinaire a Haïti avait été décidé par acclamation lors de la 44eme Assemblée générale de l’OEA tenue l’année dernière à Asuncion (Paraguay).
Bref, cette décision du gouvernement haïtien, pour des raisons économiques et logistiques, comme s’était dit, est peut être motivée par d’autres facteurs non-dévoilés et peut être survenue sous les pressions internationales subtiles car Haïti est trop turbulente ces jours-ci. D’un coté, en effet, Haïti n’est pas une référence de consolidation démocratique sérieuse….De l’autre, l’insécurité et les soubresauts de rue quotidiens dans ce pays dépassent les bornes et selon certains observateurs lucides, les services secrets de certains pays influents dans la zone ont recommande à leurs dirigeants de ne pas venir risquer leurs vie en Haïti au cours de cette Assemblée….Donc, on doit se demander si effectivement la Chancellerie haïtienne a pris la décision de manière souveraine…..Les historiens le préciseront dans quelques années.
Mais, en tout état de cause, peu importe la cause, peu importe la motivation, cette image de pays incapable de réaliser un événement de telle envergure et à portée internationale pour des raisons économiques et logistiques est très grave. Arriver à recevoir et organiser ces grandes réunions serait une affirmation de notre capacité à recevoir en toute quiétude des touristes et des investisseurs, ce serait également l’expression d’un pays stable et organise. Ce qui jouerait énormément en faveur de l’image du pays a l’extérieur. Mais dommage, nous avons raté une occasion en or pour se repositionner comme organisateur de la plus grande Assemblée régionale. Mais du même coup, nous avons envoyé un signal. Un mauvais signal au monde entier notamment les pays de la région pour dire que nous sommes pas prêts pour l’intégration, et que nous sommes pas du tout au niveau de la région. Un fait qui doit renforcer la perception du statut peu enviable d’Haïti: un pays dysfonctionnel, instable, vulnérable et à avenir incertain dans la zone.
Etzer S. Emile, M.B.A
Economiste
Radio Vision 2000
bon article.