Transformation du secteur Transport au Vietnam pour une meilleure compétitivité. Qu’en est-il d’Haïti?
Image sourireduvietnam.com
Le Quartier Général de la Banque Mondiale à Washington sera le centre de discussions sur le transport public les 16 et 17 décembre prochain sous le thème « Transformer le transport ». Ce sera l’occasion pour certains leaders mondiaux et chefs d’entreprises d’explorer les innovations, l’efficacité-cout, la technologie créative, pour transformer le transport urbain et engager les habitants des villes dans le développement de solutions et opportunités pour leurs milieux. Donc, à l’heure de l’urbanisation croissante, la motorisation et de la congestion, la technologie peut définitivement aider à optimiser la capacité et améliorer la qualité du transport dans les sociétés.
De meilleurs moyens de transports, impliqueront de meilleures villes, et les meilleures villes accoucheront de meilleures entreprises, pour enfin de meilleures conditions de vie pour les populations.
Toutefois pour arriver à cette étape, il faut des investissements appropriés dans ce secteur du Transport, toujours dans une logique d’innovation et de modernisation. Ainsi, une étude publiée le 7 janvier dernier sur le site de la Banque Mondiale traite le cas du Vietnam qui s’engage à faire des investissements très importants dans le transport public notamment dans les voies de navigation intérieure et côtière pour ainsi dynamiser sa croissance économique.
En effet, le rapport intitulé » Transport efficace : une clé pour la compétitivité du Vietnam » estime qu’un transport commercial plus compétitif peut avoir un impact positif sur la productivité et la compétitivité des entreprises, ce qui constituerait un nouveau moteur de la croissance pour le Vietnam. D’ailleurs présentement les opérations de transport commercial au Vietnam sont nettement plus coûteuses que celles dans la plupart des pays voisins comme la Chine, la Malaisie et la Thaïlande. On estime que les expéditeurs du Vietnam dépensent environ 100 millions de dollars américains par an de plus pour l’inventaire supplémentaire du en raison des délais de dédouanement, un montant qui devrait presque doubler d’ici 2020.
Différents facteurs expliquent le coût élevé du transport, tels que les règlements gouvernementaux trop lourds et complexes et appliqués de façon incohérente et sans oublier les grands déséquilibres entre l’offre et la demande dans la fourniture d’infrastructures.
Toutefois, ces problèmes peuvent êtres résolus si le pays adopte un certain nombre de mesures, comme la réduction des formalités de douane à l’importations comme à l’exportation et la création de ce qu’on appelle des » corridors logistiques multimodales » où les flux de conteneurs peuvent se déplacer à partir d’infrastructures adéquates et avec un retard réglementaire minimal. A rappeler que la logistique multimodale, suppose la présence de plusieurs modes de transport différents entre deux lieux.
Le rapport fait valoir également que l’amélioration du transport et de la logistique peut fournir aux investisseurs nationaux et internationaux un environnement où ils peuvent se procurer des produits destinés à l’exportation à un cout inférieur par rapport aux pays voisins. Ce qui à long terme stimulera les exportations, et la croissance économique.
Un autre rapport intitulé «Faciliter le commerce par un transport compétitif et, faible en émission de carbone » a conclu que la poursuite de l’investissement dans les eaux, soit dans les fleuves, rivière ou dans la mer dont le secteur du cabotage maritime peut avoir d’importantes retombées économiques non seulement en entraînant des coûts unitaires de transport plus faibles, mais aussi en réduisant les émissions de polluants et gaz à effet de serre.
Ces deux études sur le Vietnam nous interpellent par rapport au secteur du transport de chez nous qui est à la fois précaire, traditionnel, inefficace et surtout non compétitif. Nos imports et exports font perdre du temps et de l’argent, et notre transport commercial à l’interne, aussi que le transport en commun de personnes laisse à désirer. Y a t-il pas moyen de moderniser le cabotage entre les villes? Il y a t-il pas moyen de faire du transport maritime moderne entre Leogane, Carrefour, Gressier et Port-au-Prince par exemple?
Il y a eu dans un passé pas trop lointain une tentative de liaison maritime entre Port au Prince et Carrefour mais la tentative n’a pas duré trop longtemps, on ne sait pas trop pourquoi. En tout état de cause, en Haïti, Nous devons faire des choix, je précise des choix rationnels pour arriver à transformer le transport. Donc, décideurs politiques, investisseurs du secteur privé doivent faire du transport une des grandes priorités et doivent l’inscrire dans une démarche de quête de compétitivité pour les entreprises, de productivité pour les employés, de protection de l’environnement et enfin un moteur de croissance économique.
Chiffre pour aujourd’hui : 15%
Sur un réseau routier de 3.500 km en Haïti, seulement environ 15% est en bon état selon les chiffres de 2013 fournis par la BID.
Etzer EMILE