Amélioration au niveau de la production agricole et la sécurité alimentaire selon la CNSA
Dans le bulletin précédent, la Coordination Nationale de la Sécurité Alimentaire avait conclu aisément que l’accès aux aliments s’est grandement détérioré, sous l’effet de la hausse significative des prix, en raison de la dépréciation de la gourde. Présentement, la configuration s’avère quelque différente dans ce nouveau bulletin numéro 14 publié cette semaine. En effet, les prix des produits locaux, en particulier des haricots, du riz diminuent ou demeurent stables par rapport au trimestre précédent. La bonne performance de la production agricole de printemps en est pour beaucoup. A ce titre, bien qu’il ne diminue pas, le prix réel du panier a cru moins vite (1% en moyenne) comparativement au trimestre antérieure (2%) et en glissement annuel, de 2.1 contre 6% enregistré précédemment toujours selon le nouveau bulletin de la CNSA.
En revanche, son prix nominal reste très élevé, soit une croissance moyenne de l’ordre de 15.5% entre avril-juin 2015 et avril-juin 2016. Parallèlement, les activités associées à la campagne de printemps ont permis à bon nombre de personnes, notamment des pauvres, d’avoir un emploi dans le cadre des récoltes en cours. Malgré tout, on ne saurait parler d’amélioration de l’accès aux aliments, en raison d’une part, de la tendance haussière des prix des produits alimentaires importés, en particulier le riz, dont les dépenses représentent en moyenne 30% du coût du panier alimentaire et, d’autre part, de l’accentuation de la dépréciation de la monnaie haïtienne par rapport au dollar. Cette situation entraine une certaine rigidité à la baisse du coût du panier alimentaire.
De surcroit, des facteurs comme les élections en perspective, la rentrée des classes en septembre et l’accès limité aux intrants agricoles constituent encore des contraintes à une amélioration soutenue et durable des conditions de disponibilité et d’accès alimentaires dans le pays. A cet égard, l’incidence de l’insécurité alimentaire, décrite en janvier dernier, ne va pas s’atténuer dans les zones vulnérables. Dans le Nord-est et le Plateau Central, le retard des récoltes maintiendra ces zones en Crise. Ainsi, la légère amélioration des conditions de disponibilité et d’accès alimentaires, observée depuis mai, pourra ne pas aller au-delà de septembre 2016. Dans ce contexte, la recherche et le maintien de la stabilité sociopolitique et macroéconomique est une impérieuse nécessité, en vue d’un climat serein, favorable à l’investissement productif et générateur d’emplois durables lit-on dans ce nouveau bulletin de la CNSA.
Donc, il est de la responsabilité de tous les secteurs de la vie nationale de travailler pour la stabilité, qui passe par le consensus, par les bonnes élections et les bons compromis qui mettent en avant le pays et non les intérêts personnels et de groupe.
Etzer S. Emile, M.B.A
Economiste
Radio Vision 2000