Monde/Santé – Économie: Les conséquences économiques du virus Ebola moins désastreuses que prévu

Depuis quelques semaines, le virus Ebola ne fait pratiquement plus l’actualité au niveau de l’économie mondiale, car selon plusieurs analystes, le pire a pu être évité dans l’économie globale, grâce à l’intensification de l’action humanitaire internationale au cours de ces derniers mois.

En effet, selon un dernier article de la Banque mondiale, d’importantes pertes économiques ont été prévenues dans la plupart des pays africains, mais les conséquences de l’épidémie paralysent toujours la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone, malgré la baisse significative du taux de contamination constatée dans ces trois pays. Le Groupe de la Banque mondiale évalue le manque à gagner pour la croissance de ces pays à au moins 1,6 milliard de dollars en 2015 du fait de l’épidémie.

Selon les calculs des experts du Groupe de  la Banque mondiale, ces 1.6 milliards de dollars de pertes en 2015 sont repartis en 540 millions pour la Guinée, 180 millions pour le Liberia et 920 millions pour la Sierra Leone, la principale victime de cette épidémie.

Il est à remarquer que même en Haïti on ne parle plus de ce virus Ebola, car les risques de propagation vers d’autres pays sont devenus  moins préoccupants et stressants avec cette grande mobilisation de la communauté internationale.

Il faut dire qu’une précédente étude du Groupe de la Banque mondiale l’année dernière, avait conclu que les pertes économiques pour la seule Afrique de l’Ouest seraient de 25 milliards de dollars en 2015 dans l’hypothèse la plus pessimiste. Ce chiffre est revu à la baisse par ce nouveau rapport qui évalue les pertes, pour l’Afrique subsaharienne dans son ensemble, entre 500 millions et 6,2 milliards de dollars.

Qu’en est-il des impacts à l’échelle du continent africain pour 2015?

En fait, la Banque mondiale prévoit une croissance de 4,6% en 2015 pour l’Afrique au lieu de 5% prévus en juin 2014. Cette baisse s’explique par les conséquences de l’épidémie d’Ebola ainsi que par la conjoncture internationale notamment l’impact net sur les pays producteurs et importateurs de la chute brutale du cours du pétrole et des matières premières. Les principaux facteurs qui pourraient aggraver ces perspectives sont un regain d’épidémie d’Ebola, de violentes insurrections, des baisses plus importantes du cours des matières premières et l’instabilité des marchés financiers mondiaux.

En termes de perspectives et d’action, le Groupe de la Banque mondiale a mobilise près d’un milliard de dollars de financement en faveur des pays les plus touchés par le virus Ebola. Cette aide financière comprend 518 millions de dollars d’IDA pour l’aide d’urgence contre l’épidémie d’Ebola, et au moins 450 millions de dollars de l’IFC, filiale du Groupe de la Banque mondiale, visant à faciliter le commerce, les investissements et l’emploi en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone.

Donc, les grands acteurs mondiaux arrivent à contrôler le virus Ebola, une bonne nouvelle quand même pour l’économie mondiale et pour Haïti, qui étaient très inquiètes de la propagation de ce fléau. Son atterrissage aurait constitue une sorte de tsunami économique et médical pour Haïti qui confronte déjà une situation extrêmement difficile sur le plan économique.

Etzer S. Emile, M.B.A

Economiste

Radio Vision 2000

etzeremile@gmail.com

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