Haïti – Économie: République Dominicaine, Venezuela et Haïti

La chronique économique de ce matin présente les récents développements en République Dominicaine, également chez un autre voisin, le Venezuela, notre grand supporteur, et ici en Haïti.

D’abord, selon un rapport de la banque Centrale de la République Dominicaine, l’économie de ce pays a cru de 7,1% en 2014, une croissance principalement tirée par le démarrage des exportations de l’or, présentant un de ses meilleurs résultats au cours des dernières années.

Encore une fois, la croissance du PIB a été tirée par l’exploitation minière, qui a cru de 20,9% après que Barrick Pueblo Viejo, une filiale de la firme canadienne Barrick Gold Corporation, ait commencé ses opérations à partir de 2013 en exploitant et exportant de l’or et de l’argent.

D’un autre cote, le secteur de la construction en RD a cru de 11,4% par rapport à 2013, tandis que le secteur touristique a enregistré une croissance de 9,6% des arrivées de touristes, ce qui met le total des visiteurs a 5,1 millions en 2014, soit 451 000 touristes de plus que l’année précédente.

Maintenant, au Venezuela. Voyons qu’est ce qui domine l’actualité économique. Comme nous l’avions dit hier, ce pays recherche des alternatives de financement, vu le contexte difficile dans lequel il évolue, exacerbée par la chute spectaculaire et continue du prix du baril de pétrole qui l’enfonce dans le déficit budgétaire. Donc, selon le journal espagnol EFE, le Venezuela a signé hier avec la Chine des projets de coopérations et de financement à hauteur de 20 milliards de dollars, question pour le Venezuela de se ressourcer, et de contenir les manques a gagner et les déficit causés par la chute du prix de l’or noir.

Un comportement intelligent de la part de Maduro, le président du Venezuela, qui anticipe une aggravation de sa situation économique et financière et qui cherche des ressources alternatives.

Qu’en est il de l’économie haïtienne ? La ministre de l’économie et des finances sur une station sœur cette semaine a beaucoup insisté sur le manque d’investissement dans les différents secteurs de l’économie, comme facteur explicatif de notre très faible taux de croissance, 2,8% par rapport a une croissance de 4,3% en 2013. A titre d’exemple, le secteur agricole qui emploie jusqu’à présent 40% de la population et qui représente entre 23 et 25% dans la formation du PIB a connu une contraction passant de 3,36 milliards de gourdes d’investissement en 2013 à 3,31 milliards de gourdes.

Donc, la grande préoccupation maintenant ou est ce que nous pouvons trouver de l’investissement. Un investissement qui peut être public ou privé, domestique ou étranger. Mais, au niveau public, dans ce contexte difficile ou l’Etat n’est même pas en mesure d’honorer le salaire régulier de ses fonctionnaires et contractuels, ce même Etat n’aura pas les moyens pour faire des investissements substantiels. Le déficit énergétique est un exemple palpable. D’ailleurs, le Petrocaribe qui reste jusqu’à présent la principale source de financement des investissements publics reste incertain vu les graves difficultés économiques du Venezuela comme nous venons de le mentionner.

Maintenant, qu’en est il de l’investissement privé ? Investissement prive implique d’abord et avant tout du financement….. La dernière note sur la politique monétaire de la BRH n’est pas prometteuse dans ce sens puisqu’elle parle de diminution du crédit prive au niveau du secteur bancaire. L’autre source alternative serait l’investissement étranger, mais mon Dieu, le contexte actuel entre crise,  incertitude, et contradiction multiples, ceci ajouté aux obstacles structurels liés au climat des affaires, constitue des éléments de blocage à la base du faible volume d’IDE dans l’économie.

Donc encore une fois, les problèmes de ce pays sont au-delà de la mise en place d’un nouveau gouvernement de consensus ou le montage d’un conseil électoral. 2015 sera définitivement une année difficile, qu’on le dise ouvertement.

 

Etzer S. Emile, M.B.A

Economiste

Radio Vision 2000

etzeremile@gmail.com

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