La stabilité politique, garantie fondamentale pour les investissements
Comme nous l’avons annoncé brièvement la semaine dernière dans cette rubrique, la République Dominicaine avait organisé les 4 et 5 septembre derniers, un grand forum sur l’investissement, un événement unique et sans précédent chez notre voisin qui a réuni près de 500 investisseurs potentiels venus de 30 pays.
Le ministre de l’Industrie et du Commerce de la République Dominicaine José del Castillo Saviñón, qui a pris la parole a ce Forum, a déclaré que l’un des principaux avantages et garanties à l’investissement dans son pays est « la stabilité politique et économique durable. » Il a continué pour dire que « la République dominicaine a bénéficié de plus de 50 ans de démocratie ininterrompue, de stabilité et la paix sociale. »
Il a en autres cité le Rapport « Marsh-Maplecroft » 2014 dans lequel la République Dominicaine est parmi les pays en développement avec le moins de risque politique. »
Il a aussi déclaré que le recomptage de la performance macro-économique de la première moitié de l’année révèle que le pays a atteint une croissance du PIB de 7,2 %, tout en gardant l’inflation annuelle inférieure à 4%.
« Ce dynamisme a aidé à attirer plus 130 millions de dollars d’investissements étrangers seulement au cours des six premiers mois de 2014, soit une augmentation de 15 pour cent au cours du premier semestre de l’année dernière, » a-t-il dit.
Il a estimé que « la décennie de consolidation de la position dominante du marché dominicain et le leadership dans la réception de nouveaux investissements dans la région coïncide avec une libéralisation des échanges qui a débuté en 1995, il y a près de 20 ans, lorsque la République dominicaine avait rejoint l’OMC (organisation mondiale du commerce).
Il a dit, qu’à date, la République Dominicaine fait partie de cinq accords commerciaux qui lui permettent l’accès préférentiel de ses produits vers un large marché composé d’un total de 49 pays.
De tout cela, ce qu’il faut vraiment retenir c’est cette déclaration forte du ministre de l’industrie et du commerce dominicain, a savoir que la stabilité politique est la principale garantie a l’investissement dans son pays….Ce n’est une déclaration légère, vu qu’ils ont effectivement expérimente cette stabilité, car, comme il l’avait dit qu’au cours des 50 dernières années, ils ont eu une démocratie ininterrompue, une stabilité politique et la paix sociale. Dans un tel contexte, comment un investisseur étranger peut refuser de venir investir en RD ? Des déclarations quand même qui devraient interpeller nos dirigeants ici en Haïti, leaders politiques et du gouvernement, qui très souvent créent volontairement l’instabilité.
En tout état de cause, il est clair qu’aujourd’hui le principal obstacle à l’investissement en Haïti n’est autre que cette instabilité politique qui empêche a ce pays, plein de potentialités de recevoir des investissements comme les Bahamas, Antigua et barbuda et la RD. Comment de grands investisseurs sérieux peuvent être bien intéressés a l’économie haïtienne s’ils savent que entre 1986 à nos jours, même pas 30 ans, nous avons eu, une quinzaine de chefs d’Etat avec pour la plupart des mandats inachevés, de coups d’Etat répétés et presque 20 premier ministres, plusieurs élections « bouyi vide », évasion de prisons répétées, incendies de marché public …
Des situations chaotiques qui n’en finissent pas, Et puis en 2014, on note en plus de cela des désaccords très profonds entre le Parlement et l’exécutif haïtien, le récent discours du Président Simon Desras prononcé hier vient de le confirmer. Bref, nous sommes les propres créateurs de nos crises et de nos instabilités, cela ne fait que faire fuir les investisseurs et nuire à l’économie. Ces élections qui n’arrivent toujours pas à avoir lieu constituent donc la plus grande menace à l’heure actuelle. Il est clair que sans ces élections bien organisées, nos discours de bienvenue aux investisseurs, ou les slogans de pays « open for business » ne tiendront pas, et ne donneront pas de résultats escomptés.
Etzer Emile, M.B.A
Economiste
Radio Vision 2000
