Classe moyenne vs classe pauvre en Amérique Latine et Caraïbes

Il y a une étude très intéressante de la Banque Mondiale publié récemment qui essaie de voir la progression de la classe moyenne par rapport à la classe des pauvres dans la région de l’Amérique Latine et les Caraïbes. Cette étude a révélé que les bons choix budgétaires,  les croissance positives accélérées accompagnés de programmes sociaux au cours des dernières années ont permis à la plupart des pays de la zone d’augmenter la catégorie de la classe moyenne et de réduire parallèlement la base de la pyramide composé des pauvres.

Jorge Familiar, le nouveau vice-président pour l’Amérique latine à la Banque mondiale, a déclaré que « pour la première fois dans l’histoire de l’Amérique latine ( … ) les gens de la classe moyenne sont plus nombreux que les personnes vivant dans la pauvreté  » mais a averti que 40 % de la population reste quand même vulnérable, d’où la nécessité d’avoir une continuité dans les politiques publiques efficaces mises en œuvre par la plupart des pays.

Jorge Familiar a déclaré que parmi 540 millions de Latino- Américains, 80 millions sont considérés comme pauvres et 460 millions regrouperaient les riches et les populations de la classe moyenne. Ils considèrent comme pauvres, les gens qui gagnent entre 0 et 4 dollars américains par jour, vulnérables quand ceux qui gagnent entre 4 et 10 dollars par jour, tandis que la classe moyenne correspond à la population qui a un revenu qui varie entre 10 et 50 dollars par jour.

Il a continué pour dire que le problème de l’inégalité a été attaqué dans la région, mais n’a pas été définitivement résolu, toutefois il a reconnu que beaucoup d’efforts ont été faits en ce sens. Des niveaux d’efforts qui varient bien sur, d’un pays a un autre.

A rappeler que Alicia Bárcena, la Secrétaire exécutive de la CEPALC  qui a preface ce rapport a indique que « plus de 20% de la population la plus riche dans chacun des pays de la sous-région reçoit plus de la moitié du revenu national. Ces différences alarmantes du revenu et de la richesse donnent lieu à des contrastes inacceptables dans les domaines de la santé, de la nourriture, l’éducation, l’emploi, la productivité et les salaires « .  Les contrastes sont d’ailleurs beaucoup plus prononcés en Haïti.

Une autre façon de dire que cette augmentation substantielle de la classe moyenne qui accompagne une diminution de la population pauvre, n’est pas une réalité en Haïti, notre situation ressemble de préférence au schéma inverse, ou nous avons l’impression, que notre classe moyenne est de plus en plus réduite, et tend a disparaître pour faire gonfler la classe des pauvres, qui pour sa part est autour de 80% depuis des années.  La tendance n’est pas à l’amélioration, les fosses sont devenues plus larges et plus profonds de jour en jour.

Le vrai facteur qui pourrait aider les pauvres à faire le saut pour rentrer dans la classe moyenne est l’emploi, car l’emploi donne le revenu, et le revenu à son tour permet à la personne de satisfaire ses besoins et vivre de manière décente. Tout au contraire, nous sommes rentrés plus profondément dans l’assistanat local, copié sur le modèle international, c’est à dire le gouvernement réplique les mêmes formules des ONG humanitaires qui croient que donner des poissons peut aider mieux qu’à apprendre les gens à pêcher.

Bref ! On devrait tirer des leçons de pays de notre region qui ont reussi à réduire la population pauvre pour grossir et renforcer leur classe moyenne, et agir en conséquence. Agir en conséquence veut dire d’abord définir une vraie politique de l’emploi, pas pour les tiroirs, mais pour être appliquée, pour des résultats chiffrés, dans le moyen et le long terme.

Etzer S. Emile, MBA

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