Facilitation des affaires en Jamaïque et ses résultats. Encore des leçons pour Haïti

Vendredi dernier nous avons présenté une chronique sur La République Dominicaine qui continue de donner des leçons à Haïti en matière d’attraction et de réception des investissements directs étrangers (IDE) au niveau de la zone des Caraïbes. En effet, selon un dernier rapport du Centre d’Exportation et d’Investissement de la République Dominicaine (CEI-RD), notre voisin a pu générer près de 20 milliards de dollars d’IDE durant ces dix dernières années, soit une moyenne d’environ 1,9 milliards  de dollars par an. Et nous avons conclu que ces résultats étaient le fruit d’un meilleur cadre de facilitation avec des efforts considérables au niveau de la sécurité juridique.

Aujourd’hui encore nous allons rester au niveau des investissements mais cette fois ci avec la l’économie de la Jamaïque. En effet, l’agence de promotion des investissements en Jamaïque (JAMPRO) collabore avec le Tourism Enhancement Fund (Fonds de développement du tourisme (TEF) de la Jamaïque, et d’autres parties prenantes pour créer un concept qui permettra le développement et l’emballage des projets spécifiques, avec la plupart des approbations nécessaires en place bien  avant qu’un investisseur prenne la  décision d’investir. En quelque sorte c’est un peu préparer totalement le terrain pour faciliter les mises en place et le lancement effectif de toute forme d’investissement.

Cette mesure fait partie des efforts déployés par le gouvernement jamaïcain, pour rendre le processus de l’investissement, plus facile.

Le Ministre de l’investissement et du commerce de l’industrie, Anthony Hylton a fait la divulgation de cette mesure au cours de sa contribution au débat sectoriel à la Chambre des représentants mercredi de la semaine dernière.

 » Nous sommes activement en train de mettre en place des mesures pour rendre le processus d’investissement plus facile et du même coup éliminer toute forme de frustration et d’obstacle quand il est question d’investir. A-t-il déclaré.

Il a affirme de plus que JAMPRO poursuit son travail pour attirer les investissements dans tous les grands secteurs de l’économie de croissance, en effet, durant cet exercice 2013/14, il a facilité plus de 18 milliards de dollars d’investissements en capital, dépassant l’objectif prévu de 12,3 milliards de dollars.

Hylton a ajouté que ces investissements, principalement dans le tourisme, l’agriculture, l’exploitation minière et les services, ont permis la création de plus de 6000 nouveaux emplois permanents et temporaires.

Du côté de l’exportation et du commerce, Hylton a noté que JAMPRO continue d’être un partenaire d’affaires fiable pour les exportateurs de la Jamaïque.

« Les clients de l’exportation de l’agence ont généré plus de 237 millions de dollars en ventes à l’exportation au cours de la dernière année financière, et la valeur des contrats de liaisons s’est élevé à plus de 915 millions pour les projets dans les industries créatives et d’autres activités orientées vers l’exportation », a déclaré le ministre de l’Industrie.

En Haïti, les derniers chiffres qu’on avait du CFI (Centre de facilitation des Investissements) datait de la fin de 2013, quand le CFI avait déclaré qu’il avait accompagné et encadré 23 missions  et délégations,  foires  relatives à l’investissement privé au cours de l’exercice 2012-2013. Il a également facilité 48 projets d’investissements de l’ordre de 698 millions de dollars, a indiqué son ancien directeur (473 millions qui proviendraient d’investisseurs nationaux et de 255 d’entrepreneurs étrangers). Bref, nous n’avons pas d’information récente et en détail pour dire si ces projets ont pu atterrir et s’ils deviennent des entreprises opérationnelles qui créent de la richesse et de l’emploi dans l’économie. On attend donc les rapports du CFI.

Entre temps, la Jamaïque, Ce ‘petits’ pays de la Caraïbes, nous donne des leçons. Pourtant, nous avons une plus grande superficie que la Jamaïque, plus de kilomètres de cote, de plage, une plus grande population, 10,3 millions contre 2,8 millions. Et je pourrais continuer à citer encore d’autres avantages comparatifs. Alors que les écarts en termes de revenu par habitant, en termes de revenu touristique, en termes de flux d’IDE sont énormes. Bref ! Ce n’est pas une question de fatalité, pas une question de destin, mais de préférence une question de choix économique, choix politique, gouvernance politique, gouvernance économique. Daron Acemoglu, dirait de préférence parce qu’on n’a pas d’institutions. Si on veut avoir d’autres résultats, on ne peut pas continuer à avoir les mêmes pratiques.

Chiffre pour aujourd’hui: 264,8

Le cout pour démarrer une entreprise «  starting a business » selon le rapport doing business 2014, de la banque mondiale, représente 264,8% du revenu moyen par habitant en Haïti, cela veut dire que le citoyen haïtien a besoin environ un montant équivalent à 3 fois son revenu annuel pour démarrer une entreprise, alors que en ALC ce taux ne passe de 33% du revenu moyen par habitant. Créer une entreprise doit devenir un processus banal, facile, pas cher, rapide, pour parler de faciliter les investissements

 

 

Etzer EMILE, M.B.A

Radio Vision 2000

etzeremile@gmail.com

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