Haïti/Elections : René Préval est un provocateur, selon des responsables politiques

Des dirigeants politiques de l’opposition assimilent désapprouvent le comportement du président René Préval qui se dit déterminé à organiser des élections dans le pays avec l’actuel Conseil électoral provisoire (CEP).

Ces responsables de partis qualifient l’attitude du chef de l’Etat à de la provocation.

Comment penser confier l’organisation des élections à des conseillers électoraux aussi décriés, se demandent Youri Latortue du parti Ayiti ann Aksyon (Haïti en Action, AAA), Luc Mésadieu du Mouvement chrétien pour une nouvelle Haïti (Mochrenha), Victor Benoît du parti Fusion des sociaux-démocrates et Jeantel Joseph de l’Union des Citoyens haïtiens pour la démocratie, le développement et l’Education (Ucadde).

Le sénateur Youri Latortue insiste, lui, sur la nécessité de remplacer l’actuel CEP par un conseil impartial, honnête et crédible.

« Les conseillers électoraux en poste sont trop décriés pour que leur soit confiée l’organisation du prochain scrutin », estime le parlementaire.

M. Latortue se prononce en faveur d’un consensus sur la question des élections pour éviter une nouvelle crise au pays. Une situation qui, à son avis, pourrait avoir de graves conséquences sur le processus de reconstruction.

Le dirigeant du parti Ayiti ann Aksyon demande, par ailleurs, au chef civil de la mission onusienne, Edmond Mulet, de cesser de s’immiscer dans les affaires internes du pays pour ne pas empirer les choses.

« En confiant la réalisation du prochain scrutin à l’actuel CEP, le président René Préval fait le choix de l’instabilité », estime pour sa part Luc Mésadieu.

Le leader chrétien invite le chef de l’Etat à faire preuve de sagesse en renvoyer le conseil électoral décrié comme l’exigent les partis politiques, la population et les organisations de la société civile.

« Les conseillers électoraux en poste, quoique issus de divers secteurs, ont été choisis par René Préval et obéissent à ses ordres », dénonce le docteur Mésadieu.

Même réaction de la part de Jeantel Joseph qui qualifie d’irresponsable le président René Préval.

Seul le chef de l’Etat n’admet pas que ce CEP est corrompu et qu’il n’a aucune crédibilité, de l’avis du dirigeant de l’Ucadde.

« Monsieur Préval est un menteur en déclarant que les partis politiques ont désigné leurs représentants au Conseil électoral », estime Jeantel Joseph.

Il s’agit, selon lui, d’un CEP monté de toute pièce par le locataire du Palais national, poursuit le responsable de l’Ucadde qui plaide en faveur de l’intensification de la mobilisation contre le président René Préval.

L’ancien député Harry Marsan dit ne pas prendre au sérieux les propos de M. Préval eu égard au CEP dirigé par Gaillot Dorsainvil.

Le porte-parole de l’Organisation du peuple en lutte (OPL) affirme être en rébellion contre le chef de l’Etat qui, selon lui, ne manifeste aucun respect pour la Constitution en vigueur qu’il a pourtant juré de respecter et de faire respecter.

Harry Marsan appelle au renvoi et à la poursuite de tous les membres de l’actuel Conseil électoral. [rv2000]

Une pensée sur “Haïti/Elections : René Préval est un provocateur, selon des responsables politiques

  • 11 juin 2010 à 7:59 PM
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    L’image que vous projetez renvoie des signaux qui peuvent determiner votre personnalite.J’invite la Republique a regarder de pres les 9 membres du conseil electoral, elle decouvrira toutes les laideurs de ces hommes, mais aussi des institutions qui les ont choisis.

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  • 11 juin 2010 à 8:43 PM
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    Mwen pa ka konpran yo kenbe 1 neg nan C.E.P sa nan fe fo chek epi yo pa mete neg sa anba kob,epi trenen tout res 8 yo deva lajistis,epuis mwen pa kwe eleksyon posib avek Ti Rene PREVAL…kap pran dikte nan men Ti Blan yo rele Edmond MULET a. ala traka papa

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  • 12 juin 2010 à 4:36 AM
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    Nous tous autant que nous sommes devons faire preuve d’un minimum d’objectivité dans nos prises de position et analyses. J’ai condamné avec force avec l’ « opposition » la volonté du Président de se maintenir au pouvoir au-delà de mai 2011 contrairement à ses engagements maintes fois répétés et renouvelés. Il s’agissait d’une question de principe: la parole du Président doit être fiable. Mais, n’exigeons pas du Président ce que nous ne sommes pas capables de faire. Il n’est pas sérieux de réclamer d’un côté qu’il respecte l’échéance de son mandat et de l’autre vouloir à tout prix l’empêcher d’organiser des élections sous prétexte que le CEP ne présente pas la garantie de neutralité et d’impartialité suffisante pour réaliser ces joutes. Ce n’est que de la pure mauvaise foi de la part de ceux qui accusent le Président de vouloir détourner les élections quand on sait que ce CEP se compose d’éléments représentant les secteurs les plus virulents dans cette campagne de dénigrement contre l’institution du CEP et ses membres. C’est quand même ahurissant , absurde même que les gens mêmes qui ont choisi les membres de ce CEP non seulement prétendent qu’il n’est pas crédible mais encore que c’est la faute du Président si ces gens-là ne leur correspondent plus. En vérité, il y a lieu de s’interroger. De deux choses l’une, ou bien ils souffrent de trouble de la personnalité, du genre dissociation compulsive ou bien ils pensaient pouvoir manipuler l’institution au travers de leurs représentants à l’intérieur. Maintenant que le plan a échoué il manoeuvrent pour pouvoir les changer. La deuxième option me paraît plus probable. Enfin, si le Président devait leur faire plaisir et lancer des négociations pour mettre sur pied un nouveau CEP, cela prendrait des mois avant qu’il ne soit opérationnel. Quid des revendications de respect des échéances constitutionnelles? Il aurait fallu alors penser à mettre en place un gouvernement provisoire. Selon quelle formule? Quel mandat?Quelle légitimité pour mener le pays dans cette période sans doute la plus sombre de son histoire? Est-ce que cela résoudrait le problème récurrent chez l’homme politique haïtien qui est la recherche permanente du moyen le permettant de se maintenir au pouvoir? A mon sens, personne ne peut à l’heure actuelle apporter des réponses satisfaisantes à ces interrogations. De là, les conclusions sont limpides. Suivre la soi-disant opposition c’est plonger le pays dans une crise politique majeure aux conséquences lointaines et imprévisibles. Partant, je rejoins l’analyse du Représentant du Secrétaire général des Nations Unies qui ne cesse de marteler en substance que la seule issue possible est l’organisation des élections générales pour la fin de l’année comme semble le vouloir le Président de la République. Chers messieurs et dames les opposants, à défaut de vouloir aider le Président et les secteurs en faveur d’un changement de gouvernement qui préserve les acquis démocratiques de ces dernières années, abstenez-vous. Arrêtons de vouloir trouver des solutions idéales. Cela n’existe pas! Les élections cette année n’est certainement pas la solution idéale mais c’est la moins pire pour notre pays. C’est une chimère de penser pouvoir écarter tous les problèmes de la société haïtienne et de nos institutions à l’occasion de ces seules élections. Globalement et vu les circonstances, l’équipe gouvernementale et le Président font du bon boulot. Dénonçons les ratées et ayons la décence de reconnaître les avancées. Un seul peuple, une seule nation, vive la République!!!

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