Perte dans le système de distribution et de transport d’électricité: Haïti parmi les six moins performants

La banque mondiale a rendu public le weekend dernier un rapport sur la situation de l’électricité dans le monde et a montré clairement que sur un total de 223 pays évalués, les six pays qui ont enregistré plus de perte dans leurs systèmes de distribution et de transport d’électricité sont le Botswana, Haïti, République Démocratique du Congo, l’Irak, le Népal et la République Dominicaine. Haïti est donc, le deuxième pays qui enregistré plus de perte d’électricité due à la défaillance de son système de distribution et de transport d’électricité, notamment a cause de fraudes diverses, ceci malgré les diverses contributions de la BID l’année dernière notamment pour la réparation des turbines au niveau de la centrale de Péligre.

En effet, cette donnée faisant partie des Indicateurs du développement mondial 2014 fait état d’une perte de 56 % de l’électricité qui est produite et commercialisée au Botswana (pays africain), Haïti (55 % de perte) , le Congo (46 %) , l’Irak (35 %) et au Népal (34 %), la République Dominicaine est en sixième position avec 30% de perte. En d’autres termes, plus de la moitié de l’électricité qui devrait alimenter les foyers des ménages, des entreprises et administrations haïtiennes soit 55%, est perdu parce que les moyens et mécanismes de distributions et de transports ne sont pas efficaces. Donc, on comprend très bien ce que cela signifie… on produit déjà en quantité marginale, ou encore on a une situation de sous-production, alors que plus de la moitié de ce qui est produit ne peut pas être utilisé faute de perte au niveau du réseau.

Il faut dire qu’à peine 30% des foyers ont accès au réseau électrique ici en Haïti, dont la moitié de façon illégale. Pour 10 millions d’habitants, le réseau électrique haïtien est doté d’une puissance installée d’à peine plus de 300 mégawatts. C’est 10 fois moins que chez notre voisin, la République dominicaine. En plus, chaque mois, EDH débourse plus de 10 millions américains pour acheter de l’électricité à des producteurs privés. Or, ses revenus mensuels sont d’à peine 5 millions américains. Donc, l’État est dans l’obligation de renflouer EDH régulièrement.

Donc l’EDH enregistre des déficits régulièrement, et n’arrive pas couvrir même ses frais de fonctionnement  du produit de la vente de son service aux consommateurs.

En réalité, on n’est pas en mesure d’évaluer le cout de ces pertes d’électricité pour le PIB haïtien, non seulement en termes de manque à gagner pour l’Etat aussi bien pour les consommateurs qui rêvent toujours d’avoir de l’électricité de manière continue. Un besoin dirait-on primaire, mais fondamental si on veut être vraiment open for business et si on veut améliorer l’environnement et le niveau de vie de  la population. C’est triste de voir les pays pauvres qui gèrent de manière inefficace les maigres ressources qu’ils ont, alors que les pays qui sont plus riches essaient de gérer mieux. D’ailleurs dans un pays a revenu élevé, en moyenne la perte d’électricité ne dépasse pas 6% de l’électricité produite.

Bref ! Le problème nous le connaissons tous, d’ailleurs, il y a un ministre délégué chargé à la sécurité énergétique, qui probablement a des plans de secours pour ce secteur, et de bonnes propositions. Il nous reste maintenant à passer de la parole aux actes et investir réellement dans cette entreprise a perte pour une production et une distribution efficace et suffisante. On ne peut vraiment pas faire d’Haïti un pays émergent avec ce rationnement accru d’électricité dans la capitale et dans les villes de provinces qui continue de déranger très sérieusement les secteurs économiques vitaux du pays.

Chiffre pour aujourd’hui: 10% 

Selon les données de la Banque Mondiale, seulement 10% des habitants en milieu rural en Haïti ont accès à l’électricité, donc on comprend bien pourquoi les populations des zones rurales manifestent régulièrement, pacifiquement ou violemment pour l’électrification et bloquent les routes, comme seul moyen de mettre de la pression sur les autorités de l’Etat.

Etzer EMILE, M.B.A

Radio Vision 2000

etzeremile@gmail.com

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