La République voisine attend plus de 2 milliards de dollars d’investissements étrangers en 2014. Qu’en est-il d’Haïti?

Le Président dominicain Danilo Medina, a déclaré hier jeudi à la reddition de comptes annuelle au Congrès dominicain que le flux des investissements étrangers de cette année dépassera 2 milliards de dollars, selon un dernier article paru dans les colonnes du journal espagnol EFE.

Un chiffre qui fera de la République Dominicaine le deuxième plus grand bénéficiaire des investissements directs étrangers dans la région Amérique centrale et Caraïbes, après le Panama.

En ce qui concerne le secteur du tourisme, la République Dominicaine est le leader de la région avec plus de 4 millions de touristes par an, et surtout avec un objectif d’1 touriste par habitant d’ici 2024. Des objectifs qui pourront être atteints notamment en raison de 34 projets touristiques représentant au total des investissements dans l’ordre de 1,3 milliards de dollars .

Coté énergie, Medina a déclaré que son gouvernement travaillera pour augmenter la capacité de production et la diversification des sources d’énergie, la réduction des pertes et amélioration de l’efficacité dans la gestion énergétique. L’objectif pour 2016 est zéro black out. Donc cela démontre que nos voisins prennent très au sérieux la question énergétique, qui est en fait un facteur capital quand on veut le développement d’entreprise et attirer les investissement. Ici, EDH offre de l’énergie marginale et artisanale, pendant que les colloques et forums sur l’énergie se multiplient depuis des décennies.

Quant aux zones franches, qui constituent d’ailleurs l’un des piliers de l’économie dominicaine, le gouvernement dominicain a approuvé la création de 64 entreprises, 12 parcs industriels et 16 extensions qui vont générer 10 000 emplois au cours de 2014. Pendant que le parc industriel de caracole peine a accueillir des entreprises 2 ans après son inauguration et n’arrive même pas a employer 10% du nombre de salariés prévu dans le projet initial.

Coté revenu des habitants, le gouvernement dominicain a fait des ajustements en 2013 à 30% des salaires des fonctionnaires, comme les policiers, les militaires, les enseignants, les médecins, les infirmières et les agronomes, question d’augmenter le pouvoir d’achat des consommateurs pour leur porter a consommer davantage. Pour le Président Medina, l’année 2014 sera l’année de l’emploi.

Face a l’objectif de 2 milliards d’investissement étrangers de la République Dominicaine, on n’est ici en Haïti qu’a 118 millions selon les chiffres de 2013 de la Commission Economique des Nations Unies pour l’Amérique Latine et la Caraïbe (La CEPAL), avec une tendance a la baisse. Ils sont presqu’a 20 fois plus que nous en termes de flux d’IDE reçus. Sans toutefois ignorer que le Centre de Facilitation des Investissements (CFI) a fait part d’un certain nombre de « projets d’investissements », ou encore « promesse d’investissements » et non pas des investissements effectifs qui pourraient s’élever a 225 millions selon les déclaration de fin d’année 2013 de l’ancien directeur de cette institution.

Il faut l’admettre que l’IDE est devenu une source de plus en plus importante de développement économique et de modernisation, de croissance des revenus et d’emplois. Les pays cherchent à déterminer, avec plus ou moins de réussite, la façon dont les politiques nationales peuvent le mieux contribuer à tirer le meilleur parti d’une présence d’investissements étrangers dans l’économie locale.

Une large majorité d’études montrent que, avec des politiques adéquates dans les pays d’accueil, et un niveau minimum de développement, l’IDE a des retombées technologiques, contribue à la formation de capital humain, facilite l’intégration aux échanges internationaux, favorise la création d’un climat plus compétitif pour les entreprises et améliore le développement des entreprises. Tous ces facteurs contribuent à l’accélération de la croissance économique, instrument le plus puissant pour lutter contre la pauvreté dans les pays en développement.

Il faut absolument comprendre que ce ne sont pas les beaux discours qui attirent les Investissements Directs Etrangers (IDE), non plus les demandes de faveur. Car l’investisseur est très rationnel, il veut toujours s’installer dans une économie où faire des affaire est une chose facile.

Il faut donc réviser les procédures et les délais de création d’entreprise, et aussi réduire les délais dans l’obtention des permis de construire, assurer un raccordement rapide à l’électricité (d’ou l’importance d’une vraie politique énergétique). Il faut également revoir les délais et les coûts pour les transferts de propriété d’une à une autre entreprise, les questions d’obtention de prêt et la protection des investisseurs sans oublier les infrastructures de base, l’exécution des contrats et la facilitation du commerce extérieur.

Car Si on se base sur les données de Doing business 2014, sans vouloir être méchant, on peut affirmer qu’Haïti n’est pas encore Open for business. A titre d’exemple, il faut jusqu’à aujourd’hui attendre près de 100 jours pour lancer une société en Haïti, alors que ce temps est de 18,5 jours en République Dominicaine. Plus loin, le cout de lancer une société en République Dominicaine est en moyenne 17% du revenu per capita de la population alors qu’en Haïti ce cout représente 264,8 %. Cela veut dire que le cout pour l’haïtien de lancer une société est près de 3 plus élevé que son revenu moyen annuel. Donc une valeur exorbitante pour des citoyens d’un pays a faible revenu. Sans parler des conditions difficile d’accès au financement notamment pour les startup. Des éléments qui constituent des obstacle sérieux pour nos jeunes voulant créer des sociétés aussi bien que pour les étrangers qui cherchent un endroit pour déposer leur argent. Si on veut être honnête avec soi-même, il faut l’admettre, on a encore du pain sur la planche, et on en a beaucoup.

Etzer EMILE, Radio Vision 2000 République Dominicaine

Etzer S. Emile, MBA
– Directeur-Adjoint à l’Assistance Technique
   Centre d’Entrepreneuriat et d’Innovation (CEI)
– Professeur à la Faculté des Sciences Economiques et Administratives
   Université Quisqueya et à IHECE
Cellulaire: (509) 34 02 00 03  /  37 81 85 30

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