La BRH prend des mesures pour desserrer le crédit dans l’économie haïtienne
Après la signature, à la date du 20 avril 2016 d’un accord entre le Ministère de l’Économie et des Finances (MEF) et la Banque de la République d’Haïti (BRH) portant sur l’application du modèle de gestion « cash management », notre banque centrale vient de prendre de nouvelles mesures.
En effet, à l’issue de la réunion de son comite de politique monétaire (CPM) en date du 6 juin 2016, qui a suivi la session de Politique Monétaire des 24, 25 et 27 mai dernier, la Banque de la République d’Haïti a décidé d’adopter certaines les mesures.
D’abord, la baisse de 2 points de pourcentage sur les bons BRH pour les différentes maturités. Les taux sur les échéances de 91 jours, 28 jours et 7 jours sont passés de 16%, 12% et 10% à 14%, 10% et 8% respectivement. Ensuite, la BRH a instauré une exonération de réserves obligatoires sur les ressources utilisées par les banques pour octroyer des prêts au secteur agricole en vue de faciliter l’accès au crédit lié au financement des entreprises agricoles et d’élevage.
Des mesures qui devraient permettre un desserrement du crédit au niveau du système bancaire, pour ainsi booster les activités des entreprises. Ce qui théoriquement devra avoir à moyen terme des impacts sur la création de richesse, la création de l’emploi et la croissance économique.
Donc, d’un coté la BRH à partir de l’accord de cash management avec le ministère des finances veut diminuer considérablement ses interventions en matière de financement monétaire et d’un autre coté veut offrir de meilleures conditions de crédit dans l’économie. On se rappelle que les taux intérêts sur les bons ont été revus à la hausse l’année dernière dans un contexte de recherche de stabilité de la gourde. Aujourd’hui jouissant d’une certaine stabilisation de la monnaie nationale, les mesures deviennent moins restrictives, la politique monétaire se veut être désormais plus accommodante.
Bref, on doit rester tout de même très prudent notamment par rapport au risque d’une accélération de l’inflation et des pertes agricoles durant cette saison de cyclone, qui pourront affecter le pouvoir d’achat de la population et la croissance économique.
Entre temps, le défi des nouvelles élections de 55 millions de dollars est devant nous. Avec ou sans le support de l’international, on devra y faire face. Dépenser pour les élections est un fait normal dans un système démocratique, mais dépenser pour de mauvaises élections qu’il faut reprendre est suicidaire.
Etzer S. Emile, M.B.A
Economiste
Radio Vision 2000