Position du collectif du 4 Décembre concernant la décision de la Cour constitutionnelle dominicaine..

Le Collectif du 4 Décembre a organisé hier matin à l’hôtel Royal Oasis une conférence de presse, non seulement pour exprimer ses préoccupations face à la façon dont le gouvernement haïtien gère jusqu’ici cette décision de la Cour constitutionnelle dominicaine, mais aussi pour présenter publiquement leur position face à cette décision des plus racistes de la Cour constitutionnelle dominicaine.  Cette décision jugée rétrograde par le Collectif continue de préoccuper l’espace médiatique haïtien, de la Caraïbe et nos compatriotes de la diaspora.

Il faut rappeler que le Collectif du 4 Décembre est une institution du secteur privé avec pour chairman l’ancien Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Haïti, Jean Robert Argan. En effet, lors de cette conférence de presse, qui a réuni des membres du secteur privé, le Collectif a clairement exprimé sa position face à la décision de la Cour constitutionnelle dominicaine et a envoyé un signal clair aux autorités dominicaines qui semblent ne pas penser aux conséquences économiques endommageables de cette décision sur l’économie haïtienne.
En fait, selon les déclarations de l’ancien Président de la CCIH et actuel Chairman du Collectif du 4 Décembre, Haïti doit commencer par boycotter les produits dominicains et bloquer ou cesser tous les contrats avec les compagnies dominicaines qui font du beurre en Haïti et qui n’ont jamais exprimé leur position face à cette décision de la Cour constitutionnelle de leur pays.
Le Collectif du 4 Décembre du secteur privé croit que le boycott des produits dominicains et la cessation des contrats avec les compagnies dominicaines enverront un signal clair aux autorités dominicaines qui gèrent très mal aussi jusqu’ici cette décision de leur Cour constitutionnelle. Il faut rappeler que les exportations des produits dominicains vers Haïti rapportent à l’économie dominicaine plus de 2 milliards de dollars américain chaque année, alors qu’Haïti exporte seulement pour US $ 60 à 70 millions, soit plus de 20 fois moins que son voisin.
Le Collectif a profité aussi, lors de cette conférence, pour exprimer ses préoccupations face à la façon dont le gouvernement haïtien gère ce dossier dont les actions jusqu’ici ne font ni chaud ni froid aux autorités dominicaines.  Le Président d’honneur du Collectif, M. Gérard Gourgues, présent sur la table, n’a pas mâché ses mots dans ce sens.  Après une envolée d’envergure sur l’histoire des deux pays, il a considéré le gouvernement actuel comme un gouvernement de touristes dont les résultats ne sont pas du tout convaincants pour le pays.  Il a critiqué aussi les multiples contrats juteux dont bénéficient nos voisins.
Il n’est pas sans savoir que si la Cour constitutionnelle dominicaine arrive à matérialiser véritablement sa décision de rendre apatride ces plus de 200,000 compatriotes, Haïti aura de graves problèmes sur le plan économique avec les besoins à tous les niveaux qui vont aggraver la conjoncture économique  haïtienne où les ressources sont des plus rares.
  
Cette image jusqu’à présent de discrimination et de racisme, peu importe les raisons, que projette la République Dominicaine depuis dès mois va avoir des conséquences tôt ou tard sur son économie, des conséquences économiques  que nous espérons analyser à la fin de l’année avec des chiffres notamment sur les exportations, les investissements étrangers, les revenus et les flux touristiques générés par la RD.
La Commission haitiano-dominicaine mise sur pied hier mardi au Venezuela par les gouvernements des deux pays ne va pas contribuer, pour certains, à calmer ce conflit dont les racines sont structurelles et profondément économiques.
 
Riphard Serent
Vision 2000

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