Investissement et création d’emplois dans l’économie…Peut-on parler d’une vraie préoccupation gouvernementale..?

Certains secteurs de la vie nationale ont fait  part d’une contradiction existant entre le classement d’Haïti dans le dernier rapport ‘’Doing Business de la Banque mondiale’’ et le montant d’investissement capté par l’économie haïtienne pour l’exercice précédent. En effet, selon les derniers chiffres du Centre de Facilitation des Investissements (CFI), l’économie haïtienne a pu capter plus d’un demi milliards de dollars américains pour l’exercice 2012-2013, alors qu’Haïti est classée parmi les pays où la facilitation de faire des affaires est des plus critique dans le monde des affaires d’après le dernier rapport de la Banque mondiale.

Il faut dire que ces chiffres questionnables du CFI, pour certains, ont été rendu publics à l’occasion du 21ème conseil de gouvernement réalisé dans la capitale haïtienne autour du thème « investissement et création d’emplois ».

Les responsables du gouvernement avaient profité de l’occasion pour passer en revue les mécanismes et les différents projets que le gouvernement haïtien a soutenu durant l’exercice précédent, en vue de faciliter plus d’investissements et plus d’emplois dans le pays. Parlant d’emplois, il faut dire que, contrairement aux autres pays sérieux, les responsables qui participaient au dernier conseil du gouvernement n’étaient pas en mesure de fournir des chiffres clairs concernant le nombre d’emplois directs et durables qui a été créé dans l’économie pour l’exercice 2012-2013.

En fait, selon les derniers chiffres du CFI, l’État haïtien a pu contribuer à ce que plus de 680 millions de dollars d’investissements directs soient dirigés vers en Haïti, au cours de l’exercice fiscal 2012-2013, sans tenir compter d’autres investissements qui n’ont pas eu le soutien de l’État. Un chiffre qui, soi-disant, en net progression par rapport aux années passées. Il faut rappeler qu’en 2012, Haïti a reçu 179 millions de dollars d’investissements directs étrangers (IDE), soit une diminution de 2 millions de dollars par rapport à 2011.

C’aurait été  un vrai boom pour l’économie hattienne et ceci aurait dû faire de grands éclats dans l’actualité économique nationale si effectivement Haïti a capté plus de 650 millions de dollars américains d’investissements directs au cours de l’exercice précédent. La question qu’on se pose, vers où sont dirigés ces centaines de millions de dollars d’investissements ? Personne ne sait. Autres questions : Pourquoi Haïti n’est pas placée dans le dernier rapport de la CEPAL sur les IDE captés par la région ?  Pour certains, une manipulation de chiffres vraiment bizarre !

En tout état de cause, le CFI appelle les autres acteurs de l’État à utiliser des nouvelles technologies, notamment des réseaux sociaux afin de s’enquérir sur des besoins et des intérêts des investisseurs du monde entier pour Haïti. Il entend également préparer des guides sur l’investissement qui seront distribués dans les ambassades afin de présenter aux étrangers et à la diaspora haïtienne les avantages comparatifs offerts en Haïti.

Les responsables du gouvernement, lors du 21e conseil de gouvernement, ont également identifié des secteurs porteurs qui seront des locomotives pour l’économie haïtienne. Il s’agit du tourisme, de l’agriculture et du textile, entre autres, faisant partie des huit secteurs prioritaires du gouvernement. Lors de son intervention sur les secteurs porteurs de l’économie, le Président de la Commission Tripartite de Mise en Œuvre de la loi HOPE (Henri-Claude Müller-Poitevin) a insisté sur le fait qu’Haïti est trop dépendante du secteur textile qui représente, selon lui, plus de 90% des exportations du pays et qui rapporte environ 760 millions de dollars américains.

Les responsables du conseil de développement économique et social (CDES), de leur côté, ont prôné la mise en place d’un institut des métiers liés à l’investissement afin de contribuer à doter Haïti d’un corps de professionnel compétent pour faire fonctionner les entreprises. Aussi ont-ils insisté sur le fait qu’aujourd’hui, Haïti doit décourager cette fuite de cerveaux, à un moment crucial où l’emploi devient capital pour la relance de l’Économie. Beaucoup de déclarations contradictoires dans les faits quand la politique de ce gouvernement depuis son arrivée est d’exclure certaines compétences.

Riphard Serent
Vision 2000

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