La bonne gouvernance à la base de la lutte contre la pauvreté et la corruption

Dans un article publié par Sri Mulyani Indrawiti, la directrice générale de la banque mondiale dans la rubrique opinion sur le site de cette institution la semaine dernière, la bonne gouvernance a été au cœur d’une recette dans le combat contre la pauvreté et la corruption.

Pour un pays comme Haïti ravagée par la pauvreté et la corruption, il revient intéressant de passer en revue les trois grands axes d’intervention qui ont été proposés par la directrice générale de la banque mondiale. D’abord, il est nécessaire pour donner la priorité au renforcement des institutions.  En général, qualité des institutions et prospérité vont de pair. Les pays dotés d’institutions bien gérées et responsables sont mieux à même d’assurer les services publics et d’installer un environnement propice à la création d’emplois et à la croissance.

La performance des institutions publiques est vitale pour les pauvres, qui dépendent de manière disproportionnée des services fournis par l’État. C’est pourquoi nous devons améliorer la prestation de services pour éradiquer la pauvreté. Dans ce même cadre-la, les statistiques sont cruciales dans le but d’améliorer la planification et l’évaluation des programmes et des politiques publics.

Le deuxième axe d’intervention serait le soutient a la mobilisation des ressources pour assurer les services. En effet, la moitié des pays à faible revenu lèvent moins de 15 % de leur produit intérieur brut en impôts, contre une moyenne d’environ 34 % dans les pays de l’OCDE.

Cet écart tient à la multitude de problèmes que les pays pauvres doivent gérer, des entreprises, nationales et étrangères, qui se soustraient à leurs obligations fiscales à la défiance de la population en passant par le nombre de structures informelles non enregistrées, la faiblesse des services fiscaux, le manque de gouvernance et l’absence de coopération internationale en matière fiscale. Le problème ne se résume pas au recouvrement des impôts : il s’agit aussi de concevoir des systèmes justes et responsables mais non confiscatoires. A titre d’exemple, entre 2012 et 2014, la Mauritanie a augmenté de pratiquement 50 % son niveau de recouvrement, grâce à des réformes de la gestion des ressources publiques.

Enfin le dernier axe d’intervention serait la promotion de la transparence et de la responsabilité.  La confiance entre les citoyens et leurs gouvernants repose sur une utilisation transparente des ressources publiques. C’est aussi un moyen de mieux cibler les dépenses de l’État et de les rendre plus efficaces.

S’il y a, en matière de développement, une formule que l’on peut appliquer partout et en toutes circonstances, c’est bien celle-ci, qui conjugue amélioration des institutions, augmentation des ressources domestiques et mobilisation des citoyens a dit la directrice de la Banque Mondiale. Car une gabegie et une corruption chroniques démoralisent les citoyens et minent leur confiance dans l’État. Dommage en Haïti, gouvernance signifie maintient du pouvoir, ou s’assurer que ses proches et amis peuvent en bénéficier et surtout travailler pour choisir son remplaçant.

Le sens du service public n’est pas présent. Cela ne date pas d’hier. Nous devons nous engager à construire des institutions dans ce pays et arriver à une gouvernance efficace. Une gouvernance qui signifie aussi bonnes élections, stabilité, progrès et consensus national. Bref, ce ne sera pas pour demain.

 

Etzer S. Emile, M.B.A

Economiste

Radio Vision 2000

etzeremile@gmail.com

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