Détenus en cavale : Il y en a aussi à Léogane

Une dizaine d’évadés du pénitencier national ont été arrêtés par la police de Léogane depuis l’évasion spectaculaire du 12 janvier. Le commissaire Alain Auguste, responsable du Commissariat de Police de la cité Anacaona, affirme que des dispositions sont en train d’être prises en vue de capturer les fugitifs qui se seraient réfugiés dans la zone. Entretemps, au niveau des abris provisoires, les sinistrés mettent en place des brigades de vigilance afin d’assurer leur propre sécurité. Les policiers éprouvant d’énormes difficultés dans l’exécution de leurs tâches.

Un dossier d’Emmanuel Paul

Depuis l’évasion spectaculaire des prisonniers du pénitencier national, les habitants de Léogane, comme ceux de la capitale, font face à de sérieuses difficultés sur le plan sécuritaire. Au moins un présumé criminel a été tué par des membres de la population. Au niveau des abris provisoires, les sinistrés se voient obligés de former des brigades de vigilance en vue d’assurer leur propre protection.

Consciente de l’ampleur de la situation, la police de la cité Anacaona multiplie ses efforts afin de mettre hors d’état de nuire les malfrats. Un travail qui s’effectue non sans difficulté en raison de la configuration géographique de la zone, laisse entendre le commissaire Alain Auguste.

L’officier de police s’est toutefois félicité d’avoir pu mettre la main aux collets d’une dizaine de fugitifs depuis le 12 janvier.

Les policiers de la cité Anacaona sont logés sous des tentes, le bâtiment abritant le commissariat ayant été complètement détruit. Pour le fonctionnement au quotidien, ils ont seulement bénéficié de quelques tentes de l’ONG Rotary club et d’une toilette mobile de l’Unicef. Pour le reste, ils se débrouillent comme tous les autres sinistrés. Leur situation est à peine différente de celle des sans-abri dans les camps de fortune.
Malgré la précarité de la situation, les agents de la PNH de cette commune font preuve d’un professionnalisme exceptionnel, vante le député Anthony Dumont. Voilà pourquoi, il exhorte le haut commandement de l’institution policière à mettre plus de moyens à la disposition de la police de Léogane.

Pour l’instant, seule une cinquantaine de policiers sont cantonnés dans l’arrondissement de Léogane. Ils sont dépourvus du strict minimum. Les individus appréhendés par les forces de l’ordre sont incarcérés au sous-commissariat de Carrefour du fort, à moins d’un km du centre-ville. Ils sont déférés à la justice de Petit Goave, faute d’un tribunal civil. [ep/dol/rv2000]