L’OEA offre d’accueillir une réunion annuelle de la Diaspora haïtienne
L’Organisation des États Américains (OEA) a offert d’accueillir une réunion annuelle de la Diaspora haïtienne afin que cette dernière puisse faire le suivi des efforts qu’elle déploie pour contribuer, à court terme et à long terme, au relèvement et à la reconstruction d’Haïti suite au tremblement de terre qui a frappé ce pays caribéen. Cette annonce intervient à l’issue d’un Forum de la Diaspora haïtienne de trois jours qui vient de conclure ses travaux avec succès alors que ses quelque 500 participants ont émis un éventail de recommandations en vue du relèvement, de la reconstruction et du développement d’Haïti dans le but de contribuer à un plan exhaustif pour l’avenir de ce pays.
Dans son discours de clôture, le Secrétaire général adjoint de l’OEA, Albert R. Ramdin, a souligné l’importance du nouveau rôle que la Diaspora haïtienne cherchait à jouer dans l’avenir d’Haïti. Suite à une demande formulée par la Diaspora haïtienne, il a offert l’appui de l’OEA pour que ce groupe puisse tenir une réunion annuelle « à condition qu’elle se déroule avec l’étroite collaboration du gouvernement haïtien, du secteur privé et de la communauté internationale ».
« Mes chers amis, vous vous êtes engagés dans des débats fructueux au cours de ces deux derniers jours, mais les délibérations ne sont pas une fin en elles-mêmes » a déclaré Ramdin. « Le temps est venu de mettre en œuvre les projets ; le temps est venu d’agir. Ce forum n’est pas, à mes yeux, la fin mais bien le commencement. Il s’agit du début de votre constante implication dans les questions haïtiennes. Il s’agit du début de l’augmentation des investissements en Haïti afin de créer des emplois et d’assurer le bien-être pour tous. Il s’agit du début d’un engagement visant à aider concrètement vos frères et sœurs à surmonter les obstacles. Permettez-moi de vous assurer que l’OEA, de concert avec ses partenaires interaméricains, est prête à appuyer vos efforts de quelque façon que ce soit.
« Nous sommes prêts comme par le passé à accompagner le Président René Préval, le Premier Ministre Jean-Max Bellerive et l’ensemble du gouvernement haïtien dans leur détermination à forger une nation pacifique, sure, stable et prospère. Je m’engage devant vous à maintenir Haïti en tête des priorités de l’agenda politique de l’Organisation des États Américains et du système interaméricain et je vous assure qu’au cours de ce processus, nous rappellerons aux chefs d’État les engagements que nous avons pris envers le peuple haïtien au lendemain du séisme. »
Pour sa part, Edwin Paraison, Ministre des Haïtiens vivant à l’étranger, a déclaré que le moment était venu pour la Diaspora haïtienne de jouer un rôle plus marquant dans le processus de prises de décision en Haïti.
« La contribution économique de la Diaspora, ainsi que sa capacité à réagir dans les moments critiques de notre histoire ont toujours été démontrées et appréciées de tous, non seulement en Haïti mais également à l’étranger. Le séisme du 12 janvier dernier l’a encore prouvé. Cependant, lorsqu’il s’agissait d’une autre sphère de décision ou de participation, le rôle de la Diaspora a souvent été relégué au second plan. Aujourd’hui, le moment est venu pour la Diaspora d’être en mesure d’exercer pleinement son rôle dans toutes les initiatives de notre pays, notamment dans le processus de prises de décision. »
Le Forum de la Diaspora haïtienne a été organisé par l’Organisation, avec le concours du gouvernement d’Haïti, par l’intermédiaire de sa Mission permanente près l’OEA, et avec l’appui financier des gouvernements des États-Unis et du Canada et de la Fondation Kellogg. Le rôle joué par l’OEA dans la tenue d’une réunion dont les participants étaient aussi nombreux et aussi diversifiés met en évidence son immense capacité en tant que forum politique du Continent américain. Les membres de la Diaspora haïtienne qui ont participé au Forum provenaient des États-Unis, mais aussi du Canada, de France, de la République dominicaine et des Caraïbes.
« La Diaspora haïtienne dispose d’un capital humain considérable qu’elle souhaite mettre à la disposition du gouvernement d’Haïti et de la société », a déclaré Irene Klinger, Directrice du Département des questions internationales de l’OEA. « C’est là un capital humain dont le gouvernement haïtien doit tirer parti pour développer le pays tant au plan économique que social », a-t-elle ajouté.
Plusieurs représentants de la Diaspora ont insisté sur le fait que la nation haïtienne comptait 12 millions d’habitants parmi lesquels trois millions étaient disséminés de par le monde. Tous les membres de la Diaspora unissent leurs efforts pour offrir un avenir meilleur pour tous les Haïtiens fondé sur les valeurs d’égalité et de promotion de la dignité humaine, valeurs incarnées par Toussaint Louverture.
Par ailleurs, les représentants de la Diaspora ont souligné la nécessité d’unir leurs efforts à ce moment historique pour que le pays puisse être mieux à même de faire face aux catastrophes naturelles, de garantir un processus de reconstruction dynamique et transparent, de renforcer la gouvernance et de promouvoir le développement social et économique durable pour tous les Haïtiens. Aujourd’hui, les envois de fonds de la Diaspora haïtienne à la République d’Haïti sont de l’ordre de deux milliards de dollars et représentent 30 % du produit intérieur brut (PIB) du pays.
Les recommandations du Forum de la Diaspora haïtienne tenu à l’OEA seront rendu publiques lors de la Conférence des donateurs pour Haïti qui aura lieu le 31 mars à New York. Ces recommandations font partie de la procédure d’Évaluation des besoins d’Haïti post-catastrophe (Post-disaster Needs Assessment ou PDNA) lancée par le gouvernement d’Haïti.
Source: OEA