Haïti – Économie: Cadre de coordination de l’Aide Externe au Développement (CAED)..Quel avenir pour cette institution?
Les autorités haïtiennes et des représentants des organisations les plus actives en Haïti comme la BID, la Banque mondiale, le FMI, l’Union européenne, et certains amis d’Haïti tels que le Canada, les Etats-Unis, la France, le Venezuela et le Brésil doivent prendre part ce vendredi 10 mai 2013 à la réunion des partenaires-contributeurs de l’aide au développement à Haïti à l’hôtel Royal Oasis.
Cette question du sous-développement permanent, qui caractérise l’économie haïtienne, a porté les dirigeants haïtiens et les bailleurs internationaux à réfléchir sur de nouveaux moyens et mécanismes leur permettant de mieux gérer et orienter l’aide externe, une situation constituant une vraie gageure pour les autorités haïtiennes et pour la communauté internationale.
Il faut dire que le Ministère de la Planification et de la Coopération externe (MPCE) a procédé en janvier 2012 à une réflexion sur l’élaboration d’une solution en vue d’une meilleure coordination de l’aide externe. A travers le « Groupe de travail sur la coordination de l’aide » (GTCA), le gouvernement a mené une réflexion approfondie pendant plus de 6 mois en vertu de certaines informations issues des expériences antérieures en matière de coordination de l’aide, notamment avec le Cadre de coopération intérimaire qui a échoué.
Ainsi, le Cadre de coordination de l’Aide Externe au Développement (CAED) a vu le jour pour remplacer la CIRH qui n’a pas donné de résultats. Le CAED, piloté par une entité dénommée Comité d’efficacité de l’aide (CEA), a été lancé officiellement le 26 novembre 2012, lors d’une grande rencontre internationale au Karibe Convention Center. Selon les déclarations du Conseiller spécial à la Direction générale du MPCE et coordonnateur technique du CAED, M. Claude Grand Pierre, le CEA est une plateforme de dialogue entre le gouvernement haïtien, les représentants du Parlement, des élus locaux, de la société civile, du secteur privé et des partenaires financiers techniques d’Haïti.
L’objectif du CEA est de rechercher un consensus avec tous les acteurs du développement d’Haïti, de manière à améliorer la coordination et l’efficacité de l’aide externe en Haïti. Il faut dire que, toujours selon M. Grand Pierre, la réunion d’aujourd’hui est la première du genre au niveau international pour rechercher l’alignement des bailleurs de fonds d’Haïti sur les priorités du gouvernement, pour la période triennale 2014-2016 en cohérence avec le Plan stratégique de développement d’Haïti (PSDH) qui reste encore dans les tiroirs.
Plusieurs secteurs se montrent très sceptiques quant à l’avenir et au succès de cette nouvelle institution dénommée CAED qui a remplacé la CIRH, la fameuse Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haïti. Les résultats de cette dernière (CIRH) sont des plus décevants et jusqu’à présent personne n’a aucun bilan de cette CIRH après avoir dépensé plus d’un milliard de dollars dans l’économie après le séisme de Janvier 2010.
Un article du Monde Diplomatique paru ce mois de mai intitulé, « Haïti Dépecé par ses Bienfaiteurs », souligne que la CIRH, sous le leadership du Président Bill Clinton, fut une vaste plaisanterie…
D’après des sources sérieuses, d’autre part, nous avons appris que cette Commission défunte n’a servi qu’à fournir des contrats juteux à certains pays et enrichir certains experts internationaux…Au regard des résultats, la CIRH n’a contribué vraiment en rien à la reconstruction économique d’Haïti mais a été tout simplement une bureaucratie multiforme et budgétivore dont on ne peut pas être fier.
Riphard Serent
Vision 2000