Haïti-Souveraineté alimentaire : Sortir de l’ornière du riz importé, un objectif emblématique de l’Apmp Artibonite

L’Association des planteurs de Mowo-Pèy (Apmp) entend accompagner les cultivatrices et cultivateurs de riz, dans la vallée de l’Artibonite, pour rendre ce produit suffisamment disponible à la consommation locale dans la perspective de sortir de la dépendance externe.

Cet objectif a été réaffirmé, à AlterPresse, par le président de l’Apmp et également planteur, Frenel Louis, en marge d’une visite réalisée, le mardi 17 avril 2013, dans la zone par la coopération française pour la consommation des produits locaux.

L’Apmp compte plus de 1,250 productrices et producteurs répartis sur toute la vallée de l’Artibonite, notamment l’Estère, Desdunes, Mowo-Pèy.

Opérations de séchage et de stockage de riz à Pont Sondé

Au nord de la capitale, dans un entrepôt situé à proximité de Pont Sondé (dans la commune de Saint-Marc), est installée une petite usine avec seulement deux moulins, constate AlterPresse sur place.

Dans cet espace, plus d’une centaine de travailleuses et travailleurs procèdent au nettoyage du riz en vue du séchage et du stockage.

Le riz, ainsi décortiqué, est emballé dans des sacs de 18 et de 50 kilos, en fonction de la commande reçue.

Au cours d’une journée, une trentaine de camions peuvent venir chercher les commandes de riz effectuées. Ce qui nécessite l’apport d’environ deux cents (200) personnes pour la manutention des sacs déjà emballés et par la suite arrimés dans les camions.

Les personnes employées dans la manutention des sacs de riz sont, chacune, rémunérées à 6 mille gourdes (US $ 1.00 = 44.00 gourdes ; 1 euro = 60.00 gourdes aujourd’hui) par mois.

En absence de contrat mensuel, les femmes travailleuses peuvent gagner près de 300.00 gourdes par jour.

Obligation institutionnelle de dispositions pour la protection de la production nationale de riz

« Si l’État haïtien assumait ses responsabilités institutionnelles dans la production du riz, dans le département de l’Artibonite, il ne serait plus dans l’obligation, après deux ou trois ans, de placer des commandes de riz à l’extérieur. Ainsi, Haïti aura-t-elle assez de riz pour commercer avec les pays voisins de la région », argue Frenel Louis.

En contrebande, des ressortissants de la République Dominicaine viennent s’approvisionner en riz en Haïti, alors que les autorités haïtiennes mettent en avant la chèreté du riz haïtien par rapport au riz dominicain, rapporte le planteur.

Cette tentative de justification constitue un prétexte, pris par les autorités haïtiennes pour s’adonner dans l’approvisionnement du marché national en riz en provenance de l’extérieur, au mépris et au détriment des producteurs nationaux, considère le président de l’Apmp.

Les politiques d’ajustements structurels, imposées à Haïti dans le domaine économique, figurent parmi les causes de cette réalité de dépendance alimentaire du pays de l’étranger, notamment du riz importé.

L’association des planteurs de Mowo-Pèy plaide pour la construction de routes agricoles dans la vallée de l’Artibonite, afin d’augmenter la production dans ce département, autrefois l’un des « greniers de la république ». (alterpresse.org)

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