Haïti-Économie: Prévisions de croissance inchangées pour l’économie haïtienne…

A environ 6 mois de la fin de l’exercice fiscal 2012-2013, le Fonds monétaire international (FMI) n’a pas encore révisé ses perspectives de croissance pour l’économie haïtienne, des perspectives qui deviennent de plus en plus sombres au regard des incertitudes et inquiétudes pour le reste de l’année.

En effet, le FMI maintient encore ses prévisions de croissance pour l’économie haïtienne à 6.5% pour l’année 2013, malgré la lenteur du processus de reconstruction dans le pays et les récents développements politiques relatifs à la question de la tenue des élections cette année, qui risque d’affecter certains indicateurs comme l’inflation, l’investissement, le taux de change. La séance tumultueuse à la Chambre des Députés jeudi dernier 4 avril, avec des altercations violentes entre l’exécutif et le législatif,  ne fait que compliquer une situation déjà très trouble.

Au fait, des progrès significatifs ont été réalisés dans le pays 3 ans après le séisme de Janvier 2010, a constaté le FMI qui dit  s’attendre à ce que le produit intérieur brut (PIB) d’Haïti, qui était de 2,8% en 2102, atteigne 6.5% en 2013. Plusieurs secteurs de la vie nationale se montrent très sceptiques de ce taux de croissance qui n’est pas encore réalisable dans ce contexte d’incertitudes, où il n’y a pas vraiment des secteurs économiques qui puissent doper cette croissance.
« La reprise devrait être plus forte en 2013 et les projections à moyens termes sont prometteuses, mais il subsiste des risques à la baisse’’, a cependant indiqué le FMI, se référant au fait que l’année dernière, Haïti a été durement touchée par la sécheresse, la tempête Isaac, l’ouragan Sandy et les retards dans l’avancement des projets de reconstruction.
Le FMI a toutefois reconnu que  le rythme de la reconstruction et la reprise économique a été lente en raison de la mauvaise gestion des finances publiques, la persistance des tensions sociopolitiques, la situation sécuritaire difficile et la fragilité du  climat des affaires. Malgré cette fragilité, le secteur privé haïtien prend quand même le risque et a effectué d’important investissement cette année dans l’économie haïtienne.

En guise de recommandation pour consolider le processus de la reconstruction, les experts du FMI ont souligné l’importance de l’espace budgétaire pour les dépenses générées pour les programmes de lutte contre la pauvreté, comme, on dirait, ‘’Ti manman cheri, Ede pèp et Aba grangou’’. Le FMI a aussi suggéré une réforme du système fiscal et un élargissement de l’assiette fiscale.
En ce qui concerne l’aide étrangère, le FMI a aussi exhorté les autorités haïtiennes à mettre en œuvre des «protocoles de coordination avec les donateurs » pour  mieux adapter  l’aide extérieure avec les priorités nationales.
Il faut dire que le FMI n’a pas insisté, dans ses considérations, sur le niveau de gouvernance très critiquable prévalant en Haïti depuis plus d’un an, sur ces milliards de dollars que l’économie haïtienne peut bénéficier à travers le secteur minier.  L’institution a ignoré aussi les nombreuses affaires de corruption qui  hypothèquent l’avenir d’Haïti pour le moment.  Un pays ne peut enregistrer un taux de croissance supérieur à 5 ou 6% dans un tel contexte. 
 
 Riphard Serent
 Vision 20000

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