Haïti-Économie: Perspectives encourageantes pour le tourisme caribéen mais pas encore pour Haïti

L’industrie du tourisme caribéen ne connaîtra pas de baisse au cours des dix prochaines années, a révélé le rapport 2013 sur le voyage et la compétitivité touristique du WEF, « World Economic Forum Travel and Tourism Competitiveness ».
La région de la Grande Caraïbe devrait maintenir, pour la prochaine décennie, sa part de moins 2% du tourisme mondial et sa contribution au PIB mondial, pour le même secteur, devrait croître à un taux annuel moyen de 4,2%, jusqu’en 2022. La Barbade et le Panama, occupant respectivement les 3e et 4e places de la région, derrière les Etats-Unis et le Canada, sont parmi les mieux classés.
‘’L’attitude positive de ces pays envers les touristes, les investissements importants dans le secteur, notamment par des campagnes de marketing’’, expliquent la bonne performance du secteur touristique de ces pays, d’après le rapport cité par Jamaica Observer.
Actuellement, l’industrie du voyage et du tourisme mondial représente 9% du PIB mondial générant plus de  6 000 milliards de dollars américains, avec près de 120 millions d’emplois directs et 125 millions d’autres  indirects dans des industries connexes.
Il n’est pas sans savoir qu’avec 2,59 points, Haïti est placée en dernière position : 140e sur les 140 pays pris en compte dans le dernier classement mondial sur la compétitivité touristique établi par le Forum économique mondial. On peut dire que la place occupée par l’ancienne « perle des Antilles » est peu enviable, par rapport aux voisins de la région. La République dominicaine, avec ses 4.3 millions de touristes, est 86e, et la Jamaïque, avec ses 2 millions, 67e au classement général de l’année 2013 sur la compétitivité touristique. La Barbade est reine du tourisme caribéen : 3e position dans le classement des Amériques et 27ème  au niveau mondial.
Il est à souligner que les bailleurs de fonds internationaux et régionaux ne sont pas encore vraiment intéressés à supporter le secteur touristique haïtien, car ils ne sont pas convaincus d’un plan stratégique de la part du gouvernement visant à relancer ce secteur, malgré toutes nos potentialités.
Cependant ils le font pour d’autres pays de la Caraïbe. Par exemple, l’Union européenne vient d’accorder un appui budgétaire de 3,5 millions de dollars à la Dominique pour stimuler son industrie touristique. Une grande partie du montant sera alloué à des campagnes publicitaires visant à attirer un plus grand nombre de visiteurs dans le pays, a indiqué le ministre du Tourisme de la Dominique Douglas Lan.
Le ministère du tourisme en Haïti fait tout ce qu’il peut pour donner beaucoup plus de visibilité au tourisme haïtien à l’échelle mondiale, mais les problèmes politiques de ce pays constituent des handicaps majeurs à cette dynamique sans précédent de la ministre du tourisme.  Il faut en réalité un niveau de gouvernance sérieux pour la croissance du tourisme dans un pays comme Haïti.  Et puis, le tourisme n’est pas favorisé, quand une conjoncture d’incertitude politique et électorale comme la notre, est ponctuée de violence politique comme ce qui a affecté un journaliste/conseiller du Chef du gouvernement ce samedi soir dernier.  Cela renvoie toute perspective de boom touristique aux calendes grecques.
Riphard Serent
Vision 2000

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *