Investiture de Donald Trump : a quoi ressemblerait sa politique économique ?

 

Donald Trump est devenu officiellement ce week-end dernier le  45ème  président de la première puissance économique mondiale. Les Etats-Unis ont montré le niveau du jeu démocratique dans ce pays et envoient un signal clair de stabilité avec la présence de Hilary Clinton et de tous les anciens présidents à la cérémonie d’investiture de Donald Trump, malgré les divergences et le paradoxe entre l’homme d’affaires lui-même et l’idéologie libérale de son parti.

L’arrivée du magnat de l’immobilier américain, Donald Trump, marque un nouveau tournant dans la politique américaine et beaucoup d’analystes et d’acteurs mondiaux se montrent très préoccupés par le comportement isolationniste du nouveau président américain qui pourrait avoir des conséquences sur les perspectives de croissance de l’économie mondiale pour les années à venir face à ce grand risque de guerre commerciale.

Il faut dire que quelques semaines avant son investiture, Donald Trump s’était beaucoup agité sur ces mesures protectionnistes, faisant pression sur General Motors, Toyota, Ford et, plus récemment, BMW, pour inciter ces firmes à relocaliser leur production aux Etats-Unis et menaçant également d’augmenter de 45% les taxes sur les exportations chinoises et de 35% sur celles du Mexique.

Dans le cadre de sa politique économique, on devrait s’attendre à un Donald Trump qui part pour le redressement du déficit commercial des Etats-Unis, notamment avec la Chine et l’Allemagne,  un déficit commercial américain qui, en 2016, a atteint  666 milliards dollars. D’un autre coté, il ne faut pas oublier les baisses d’impôts, élément central du système Trump, et l’augmentation des investissements publics, pour stimuler les activités économiques aux Etats-Unis, mais des politiques très risquées qui pourraient augmenter le stock de la dette des Etats-Unis. Plus loin, on pourrait assister à une dérégulation de la finance unilatérale, ce qui attirera et maintiendra les capitaux aux USA, selon certains analystes et l’adoption d’un dollar fort comme moyen de maintenir l’épargne et l’investissement, mais avec la nécessité de maintenir le déficit public sous contrôle, un déficit public qui est encore à environ 3.2% du PIB américain.

Si le monde entier s’inquiète du « tournant protectionniste » que promet d’enclencher le 45e président américain, il faut dire que les Etats-Unis ont été toujours le pays le plus protectionniste du monde, avec  1,280 mesures protectionnistes, devant la France (319) et d’autres puissances comme la Chine (267), l’Inde (656), l’Argentine (447) et la Russie (666), selon les données du Global Trade Alert.

Il reste maintenant à voir Donald Trump vraiment à l’œuvre et comme les Etats-Unis sont un pays qui est dirigé avec la science, on espère que le nouveau président pourra mobiliser son staff d’économistes pour procéder à une analyse des coûts et des avantages de ses mesures protectionnistes qui risquent de déranger le nouvel ordre économique mondial.

Riphard Serent, MPA

Economiste

Radio Vision 2000

riphardserent@gmail.com

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