Haïti-MINUSTAH: Rencontre avec les femmes policières du Bangladesh en Haïti
106 femmes policières du Bangladesh travaillent en Haïti à la sécurité du camp de déplacés de Pétionville, dans la capitale haïtienne, où elles patrouillent aux côtés des agents de la police nationale.
« L’un des avantages d’être une femme, c’est que lorsque nous travaillons dans les camps, les enfants et femmes nous trouvent plus abordables et nous rapportent plus volontiers les incidents et les plaintes », explique le commandant Shahina Amin, responsable du contingent BANFPU-2.
Pour elle, être une femme dans la Mission peut être à la fois une expérience gratifiante et un défi. « Nous travaillons avec le même professionnalisme et le même dévouement que les autres contingents et les autres unités de police, et il n’y a aucune différence entre nos fonctions et les leurs », assure-t-elle.
« Ce n’est pas facile, mais si je n’aimais pas mon travail, je ne serais pas ici. Et notre présence est un message pour d’autres femmes, qui pourraient être encouragées à apporter leurs compétences à l’ONU », ajoute-t-elle.
Mères de deux enfants, le Commandant Amin est aussi fière que l’une de ses filles ait récemment présenté le travail de sa maman à l’ONU dans un projet pour son école.
« Le plus difficile, c’est d’être loin de chez soi », confie-t-elle, soulignant que voyager vers le Bangladesh demande deux jours et un vol de 30 heures. « C’est pour cela que le soutien de mon mari est vital », explique-t-elle. « Il s’occupe des enfants et c’est un grand sacrifice ».
Commissaire de Police dans son propre pays, elle a déjà travaillé en 2009 au sein d’une autre Mission des Nations Unies au Kosovo (MINUK) avec l’unité spéciale de police de son contingent.
Ici en Haïti, en plus de patrouiller dans le camp de déplacés, les policières bangladeshis s’occupent également des urgences médicales.
Sur leur base, près du camp Delta, elles entretiennent des petits jardins de fleurs et de légumes. « Ces jardins rendent l’unité plus verte et plus autonome », souligne le Commandant Amin.
En dehors de la nourriture, tout le matériel et les fournitures viennent du Bangladesh, depuis les tapis et les rideaux jusqu’aux armes et aux générateurs. Bel exemple d’égalité, l’unité, composée de 106 femmes militairement opérationnelles, bénéficie aussi du soutien de 54 hommes, conducteurs et cuisiniers.
Le Bangladesh a déployé plusieurs contingents dans différentes missions des Nations Unies dans le monde, au Soudan, au Darfour et en Côte d’Ivoire. Il fournit aussi deux des trois unités de police exclusivement féminines actuellement en exercice, en République démocratique du Congo. La troisième est une unité de l’Inde, déployée au Libéria. (http://minustah.org)