Haïti-Éducation : Un audit pour mettre de l’ordre dans le Psugo

Le ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (Menfp) a annoncé, le vendredi 22 mars 2013, un processus d’audit pour arriver à une meilleure gestion du programme de scolarisation universelle gratuite obligatoire (Psugo), lors d’une conférence de presse.

Le Menfp a annoncé aussi une formation pour des enseignants et des directeurs d’écoles du Psugo.

« Dans le souci de savoir ce qui se passe dans les écoles, le ministère se lance dans un grand chantier (…) d’audit des écoles (non publiques) », a déclaré Jean Wilnor Pierre, le directeur d’appui à l’enseignement privé et du partenariat (Daep).

L’audit de ces écoles non publiques, membres du Psugo, se déroulera du 15 avril au 30 mai 2013.

Cette opération permettra, essentiellement, de contrôler les effectifs des écoles bénéficiaires du Psugo par département et région, d’élaborer et d’établir une liste exacte du nombre d’élèves bénéficiaires par école et zone.

Ensuite, une liste des écoles membres du Psugo sera disponible dans toutes les mairies, dans les bureaux de districts scolaires (68 districts) ainsi que les bureaux régionaux.

Les universités publiques (situées en dehors du département de l’Ouest), l’École normale supérieure (Ens, de l’Université d’État d’Haïti) et d’autres centres d’enseignement supérieur, tels l’Université Quisquéya, l’Université Autonome de Port-au-Prince et l’Université Épiscopale d’Haïti, conduiront l’audit.

Elles ont été choisies, parce qu’elles sont reconnues par le Menfp, ont une faculté des sciences de l’éducation et une expérience de travail avec le ministère, selon le Menfp.

Une formation, sur la gestion de proximité et la gestion financière, est prévue à l’attention des étudiantes et étudiants qui mèneront l’enquête, assure le ministère de l’éducation.

Chaque élève coûte 90.00 dollars américains (près de 4,000.00 gourdes, monnaie locale) à l’État haïtien.

Les responsables de la direction d’appui à l’enseignement privé et du partenariat expliquent que 60% de la somme due à ces écoles a déjà été versée en deux temps.

Cependant, ils n’ont pas voulu communiquer le montant déjà dépensé lors des deux premiers versements, arguant que cet aspect est d’ordre « administratif ».

Des prétendus directeurs d’écoles ont été arrêtés au tout début du mois de mars (2013). Il est reproché à ces hommes d’avoir inscrit, dans le Psugo, des écoles fictives, au nom desquelles ils ont reçu les subventions du Psugo.

Après l’arrestation de ces individus, le ministère a pris le soin de placer une affiche à l’entrée des institutions engagées dans le programme.

8,000 enseignants et 3,000 directeurs d’écoles, concernés par la scolarisation gratuite et obligatoire, reçoivent, du 22 au 27 mars 2013, une formation sur l’évaluation des apprentissages, la supervision pédagogique, le leadership en milieu scolaire et l’élaboration de fiches de leçons, selon le Menfp.

Le processus d’audit, qui se déroulera du 15 avril au 30 mai 2013, vient remettre au-devant de la scène les doutes émis et les insatisfactions signalées sur la mise en œuvre du Psugo.

A Port-au-Prince, à Léogâne et à Croix-des-Bouquets (Ouest), beaucoup d’insatisfactions et de problèmes sont enregistrés, selon une enquête conduite par Ayiti Kale Je durant deux mois (http://www.alterpresse.org/spip.php…).

Dans plusieurs coins de la capitale et dans tout le pays, sur des affiches géantes, à la radio, à la télévision, dans les journaux et réseaux sociaux, pullulent des publicités du Psugo. Celles-ci clament que le programme atteint 1,021,144 enfants.

AKJ n’a pas pu confirmer ce chiffre, sur la véracité duquel planent beaucoup de doutes, d’abord et avant tout parce qu’il est un des nombreux chiffres qui circulent.

Le vendredi 1er mars 2013, 4 supposés directeurs d’écoles ont été arrêtés (http://www.alterpresse.org/spip.php…) suite à une plainte Le directeur départemental adjoint du bureau de l’éducation nationale du Nord-Ouest, Alcidonis Henri (aujourd’hui en fuite), a été inculpé, le 7 janvier 2013 (http://www.alterpresse.org/spip.php…), pour le détournement, en juillet 2012, d’environ 10 millions de gourdes (US$ 1.00 = 44.00 gourdes ; 1 euro = 60.00 gourdes aujourd’hui), des fonds destinés au programme de scolarisation universelle gratuite et obligatoire. (alterpresse.org)

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