Haïti/Économie-Le salon des entrepreneurs : une initiative enrichissante
Le salon des entrepreneurs s’est tenu samedi et dimanche à l’université Quisqueya. Un cercle vertueux où ceux qui s’y connaissent sont invités à partager leurs expériences et d’autres, débutant, à présenter leurs idées…d’affaires.
C’est un public enthousiaste, motivé et rêveur qui a pris part aux deux jours d’activité du salon des entrepreneurs à l’université Quisqueya. Des centaines de professionnels et de jeunes se sont rencontrés pour échanger et présenter leurs idées d’entreprise mais surtout pour profiter d’expériences d’hommes et de femmes d’affaires haïtiens à succès, dont Phillipe Villedrouin, Olivier Barau, Kesner Pharel, René Max Auguste, Valéry Numa… eux aussi enchantés. Des exposés sur divers thèmes liés à l’entrepreneuriat, des présentations des entreprises et leurs activités, des sessions de mentorat et des expositions ont mobilisé près de 15 salles de l’université. Financement, marché, partenariat, les débats n’ont fait point d’économie.
Organisé à l’initiative de trois entreprises haïtiennes, Group Croissance S.A, Le Centre d’entrepreneurship et de leadership (CEDEL) et
Synergie S.A, le salon des entrepreneurs, le premier du genre, s’est déroulé sur le thème : « Faisons d’Haïti une République d’entrepreneurs ». A la fin des séances, les participants, tous conquis, sont repartis enflammés à l’idée se lancer dans les affaires. « J’ai été étonné de voir un public aussi important et assoiffé d’apprendre se présenter à l’heure dans les locaux de l’Université Quisqueya, confie Claude Bernard Célestin, PDG de Synergie S.A, une firme de communication, et l’un des initiateurs du projet. Cela nous insuffle beaucoup d’espoir quant à l’avenir du secteur des affaires en Haïti. »
« Ce salon, poursuit l’homme d’affaires, se veut une rencontre d’information et de partage afin d’arriver au changement de mentalité des Haïtiens. Il est important que les Haïtiens n’attendent plus qu’on leur apporte, mais sachent chercher et trouver les opportunités, les
solutions, bref se responsabiliser. » A la sortie du salon, Louis Hérode, un étudiant dont la satisfaction pouvait se lire sur le visage, déclare : « C’est une chance que j’ai pu assister à ces deux jours d’échange. En fait, j’ai toujours eu de très bonnes idées, mais le témoignage d’hommes d’affaires modèle comme Valéry Numa m’a vraiment impressionné et m’a permis de comprendre qu’il ne faut pas attendre qu’il n’y ait point d’obstacle pour me lancer dans les affaires. Beaucoup sont partis de très peu, mais, comme ils avaient des idées fortes, ils ont réussi. » « Le salon a voulu aider les participants, en particulier les jeunes, à comprendre que ce n’est pas un diplôme qui garantit leur réussite, dit Kesner Pharel, économiste et PDG du Groupe Croissance. Bien sûr la certification académique compte, mais il importe tout autant sinon bien plus de développer l’esprit d’initiative. En réalité, l’esprit entrepreneurial est utile au-delà du monde des affaires. A preuve, aujourd’hui, on parle d’entrepreneuriat social, d’intrapreneuriat, comme pour parler d’employé qui a le sens de l’initiative, etc. » De plus, cette rencontre veut créer des liens entre les entreprises haïtiennes. L’entreprise est un élément fondamental pour créer la richesse, ce qui pourrait favoriser de meilleures conditions de vie, la qualité de vie dans un pays. Il importe qu’elles travaillent ensemble malgré la compétition qui puisse exister entre elles, on parle d’ailleurs de «cocompétition ».
Les organisateurs annoncent déjà la tenue d’autres réunions du même genre dans d’autres villes du pays. Des discussions seraient en cours avec les responsables de l’université de Limonade pour accueillir le prochain Salon. (lenouvelliste.com)