Politique-Cuba: Raul Castro se retirera en 2018

Raul Castro devant l’Assemblée nationale cubaine. Le président cubain Raul Castro a annoncé dimanche qu’il quitterait le pouvoir à l’issue de son second mandat, qui s’achève en 2018. /Photo prise le 24 février 2013/REUTERS

Le président cubain Raul Castro quittera le pouvoir à l’issue de son second mandat, qui s’achève en 2018, a-t-il annoncé dimanche dans une allocution télévisée, peu après avoir été réélu pour cinq ans par l’Assemblée nationale.

Le Chambre, dont c’était la séance inaugurale, a par ailleurs créé la surprise en désignant Miguel Diaz-Canel, étoile montante de la scène politique, en tant que premier vice-président.

Après avoir fait ses classes en province, ce membre du bureau politique âgé de 52 ans devient ainsi le prétendant à la succession de Raul Castro le plus en vue. Miguel Diaz-Canel assurera l’intérim s’il ne parvient pas à achever son second mandat.

« Ce sera mon dernier mandat », a déclaré le président âgé de 81 ans, qui a officiellement succédé à son frère Fidel en 2008. Raul Castro a souvent plaidé pour une limitation des fonctions dirigeantes à deux mandats de cinq ans.

Fidel Castro, chef historique de la révolution cubaine qui a pris le pouvoir en 1959, a assisté dimanche à la séance inaugurale de l’Assemblée nationale. Agé de 86 ans, il n’exerce plus de fonctions officielles, hormis celle de député.

La composition du Conseil d’Etat était très attendue par les observateurs, qui scrutaient l’émergence d’une nouvelle génération de dirigeants. Les noms des six vice-présidents, en particulier celui du premier, faisaient l’objet d’une attention spéciale.

Miguel Diaz-Canel succède à José Machado Ventura, 82 ans, qui reste vice-président. Le commandant de la révolution Ramiro Valdes, 80 ans, et la contrôleuse générale Gladys Bejerano, 66 ans, ont également été réélus en tant que vice-présidents.

Deux autres personnalités font leur apparition à ce poste. Il s’agit de Mercedes Lopez Acea, première secrétaire du Parti communiste à la Havane âgée de 48 ans, et de Salvador Valdes Mesa, 64 ans, secrétaire général de la Centrale des travailleurs.

MOYENNE D’ÂGE DE 57 ANS AU CONSEIL D’ÉTAT

Esteban Lazo, membre du bureau politique, cède quant à lui sa vice-présidence pour devenir président de l’Assemblée. Il succède à Ricardo Alarcon, qui a exercé cette fonction pendant plus de 20 ans.

Six des sept membres les plus éminents du Conseil d’Etat siègent au bureau politique du Parti communiste, dirigé par Raul Castro.

L’Assemblée nationale ne se réunit que quelques semaines par an et délègue ensuite ses pouvoirs législatifs au Conseil d’Etat, qui fait aussi office d’exécutif par le biais du Conseil des ministres nommé par ses soins. Quatre-vingt pour cent des 612 députés élus le 3 février sont nés après la révolution de 1959.

« Bien que nous nous efforcions de promouvoir l’émergence des jeunes aux fonctions dirigeantes, la vie nous montre que nous ne faisons pas toujours les bons choix », avait regretté Raul Castro en 2011 lors du Congrès du PC. « Nous sommes aujourd’hui confrontés à l’absence de réservoir de remplaçants qualifiés (…) C’est vraiment embarrassant que nous n’ayons pas résolu ce problème en plus d’un demi-siècle. »

Dimanche, il s’est au contraire félicité de la composition du Conseil d’Etat, qu’il a jugée exemplaire.

« Sur les 21 membres, 41,9% sont des femmes et 38,6% sont noirs ou métis. La moyenne d’âge est de 57 ans et 61,3% sont nés après le triomphe de la Révolution », a-t-il souligné.

Lors du Congrès de 2011, un plan en 300 points a été adopté pour moderniser une économie d’inspiration soviétique et passer du collectivisme à un modèle plus ouvert au mérite individuel.

Raul Castro a encouragé l’initiative dans les petites entreprises et les coopératives, et laissé davantage de latitude aux compagnies publiques qui restent dominantes.

Le plan de 2011 prévoit en outre une plus grande ouverture aux investissements étrangers, mais l’île reste en proie à l’embargo américain. Le cancer du président vénézuélien Hugo Chavez laisse par ailleurs planer le doute sur la pérennité de l’aide financière que Caracas puise dans sa manne pétrolière. (yahoo.com)

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