Haïti/Économie : Fin de mission de la Banque Caribéenne de Développement…peut-on être optimiste pour le futur..?
La délégation de la Banque Caribéenne de Développement (BCD), ayant à sa tête le Dr William Warren Smith, a mis fin hier Jeudi 22 Novembre 2012 à sa mission de trois jours dans le pays, dans le cadre d’une évaluation des différents projets socio-économiques financés en Haïti par la banque (BCD).
Le Président de la BCD, Dr William Warren Smith, qui était accompagné de quatre membres, a profité de cette visite en Haïti pour définir le cadre d’une nouvelle coopération avec le pays et réitérer l’engagement de sa banque dans le développement d’Haïti. « Nous voulons travailler avec Haïti pour arriver à un niveau de développement, où tout le monde est bénéficiaire », a martelé le numéro 1 de la BCD.
Selon les déclarations du Président de la banque, il est nécessaire, non seulement d’augmenter le Produit Intérieur Brut d’Haïti, mais également d’augmenter la croissance économique, en accompagnant les Petites et Moyennes Entreprises ainsi que les Petites et Moyennes Industries (PME/ PMI) en Haïti.
Il faut souligner que la BCD a été créée en 1969 à la Jamaïque et se donne pour mission de contribuer au développement harmonieux et à la croissance économique des pays de la région Caribéenne, en donnant priorité aux besoins des membres les moins développés comme Haïti. La République d’Haïti est le seul pays francophone membre de cette banque, depuis janvier 2007, sur les 27 pays membres.
La Ministre de l’économie et des finances , Mme Marie Carmelle Jean Marie, l’une des autorités du gouvernement qui a reçu cette délégation de la BCD, a rappelé à la presse locale que cette institution a déjà octroyé près de 63 millions de dollars américains à Haïti depuis Janvier 2010 pour le financement de plusieurs projets à caractère social comme le programme Education pour tous (EPT) qui a reçu 20 millions de ce montant. D’autres projets concernent entre autre, le projet de formation de professeur pour les écoles techniques et des projets de développement et de construction, comme la reconstruction de l’Ecole Nationale d’Administration Financière (ENAF), détruite pendant le tremblement de terre à Juvénat.
Cependant, le grand argentier de la République, Mme Jean Marie, n’a pas caché sa critique envers les procédés de l’annulation de la dette d’Haïti. ‘’Cela insinue qu’Haïti est incapable de s’acquitter envers les pays et institutions débiteurs’’ a précisé la Ministre de l’économie et des finances.
De son coté, le Premier ministre, Laurent Lamothe, a salué tous les efforts que la BCD a déjà consentis en Haïti pour participer au développement du pays et a profité de transmettre à cette délégation les priorités du gouvernement ainsi que le Plan Stratégique de Développement d’Haïti (PSDH), à travers lequel le Premier ministre veut faire d’Haïti, je cite, ‘’un pays émergent d’ici 2030’’.
La Banque Caribéenne de Développement ne se contente pas seulement de lire dans les journaux, elle s’est déplacée directement pour venir voir ce qui se passe en Haïti tant sur le plan économique que social et curieusement politique. Malheureusement, l’image n’a pas été bonne durant cette semaine aux yeux de cette délégation de la BCD qui a vécu ‘’live’’ tous ces scandales de kidnapping, d’insécurité et de corruption.
Il est difficile d’être très optimiste concernant les relations d’Haïti avec la BCD pour les prochaines années, pour vu que la délégation de cette banque a clairement constaté que le gouvernement n’est pas du tout sur la bonne voie avec toutes ces crises qu’il gère depuis plusieurs mois. En autre, Haïti confronte des problèmes sérieux avec ces institutions multilatérales, des problèmes linguistiques et de représentativité qui ne jouent pas du tout en notre faveur, comme la ministre de l’économie et des finances l’a si bien signalé récemment sur les ondes de Vision 2000.
Riphard Serent
Vision 2000