Haïti/Économie : Nouvelle résolution pour lutter contre la pauvreté extrême en Haïti…
Comme planifié, le premier colloque sur la lutte contre la pauvreté extrême en Haïti a pris fin ce week-end dernier à l’hôtel Montana et les acteurs et participants se sont mis d’accord sur l’adoption d’une résolution, à travers laquelle, les autorités haïtiennes s’engagent à lutter contre la pauvreté extrême en Haïti.
A l’occasion du colloque, l’intervenant Niger Fisher a rappelé qu’environ 75% des haïtiens côtoient l’extrême pauvreté et plus de 50% de la population haïtienne vivent même dans la pauvreté. Il faut dire que ces données sont en attente de mise à jour. M. Fisher a poursuivi pour dire que les conditions nécessaires pour éradiquer la pauvreté ne sont pas encore réunies, l’accès aux services de base est limité, la croissance économique enregistrée n’est pas suffisante, l’inégalité d’accès aux services publics règne et l’accès à l’emploi est restreint.
Il faut dire que ces derniers temps la situation socioéconomique du pays est catastrophique et plus lamentable que jamais. Le pays confronte beaucoup de problèmes. La population a participé dans des manifestations un peu partout dans le pays contre la cherté de la vie.
Les responsables de la Coordination nationale de la sécurité alimentaire (CNSA ) ont révélé récemment que les perspectives pour les prochains mois sont très tristes, car des pertes énormes ont été enregistrées dans le secteur agricole cette année suite au passage de la tempête Isaac et de l’ouragan Sandy.
Le gouvernementale se dit préoccupé par cette situation et s’engage à lutte contre la pauvreté en vue de parvenir, à l’horizon de 2016, à une réduction substantielle de la pauvreté extrême de 51,1% à 40%.
La résolution adoptée comprend une dizaine d’articles à travers lesquels les participants affirment leur volonté de vivre dans la dignité. Ils réclament le respect du droit au travail et à la sécurité. Cette résolution exige aussi une meilleure intégration des couches les plus défavorisées et exhorte l’Etat à déconcentrer les services sociaux de base et à promouvoir l’entreprenariat. La participation citoyenne à la gestion de la chose publique est aussi encouragée.
Ce qu’on doit comprendre c’est qu’on ne peut pas lutter contre la pauvreté extrême dans un pays sans un minimum de paix sociale et de stabilité à tous les niveaux. Haïti jusqu’ici n’est pas paisible comme certain veulent le prétendre ; c’est la frustration, la peur, le désespoir et l’inquiétude partout.
Vraiment on n’aurait pas besoin, dans une résolution quelconque, d’exhorter l’Etat haïtien à déconcentrer les services sociaux de base, alors que bizarrement le gouvernement est à la base même de ce colloque. En fait, la question de la déconcentration des services sociaux de base dans le pays n’est pas nouvelle et se soulève depuis plusieurs années.
Pendant qu’on réclame, à travers la résolution, une promotion active de l’entreprenariat y compris de l’entreprenariat populaire en Haïti, il faut d’abord penser à garantir la sécurité des entrepreneurs et de leurs investissements aussi, car ce sont eux qui créent des emplois et permettent à plusieurs familles de sortir d’un certain niveau de pauvreté.
Si on parle de lutte contre la pauvreté extrême en Haïti, il faut l’aborder à tous les niveaux par rapport au contexte même du pays. Sinon, on peut multiplier les colloques, alimenter les résolutions avec beaucoup plus d’articles et on n’aura aucun résultat. C’est à se demander si ce colloque va vraiment servir à quoique que ce soit dans les prochaines années…
Riphard Serent
Vision 2000
