Haïti/Économie: Transferts privés des émigrés, ballon d’oxygène pour les économies pauvres comme celle d’Haïti…

‘’Les transferts de fonds des émigrés sont plus que jamais un remarquable ballon d’oxygène pour les économies en développement et les économies pauvres’’, c’est ce qu’a révélé la Banque mondiale (BM) dans son dernier rapport sur les transferts privés des diasporas dans le monde.
Selon le dernier rapport de la BM, les transferts privés vers les pays pauvres ou émergents continuent de battre des records et s’avèrent très importants dans l’économie de ces pays. En effet, le total des transferts privés a atteint 372 milliards de dollars en 2011 vers ces pays, soit trois fois le montant de l’aide publique au développement dans le monde qui avoisine les 110 milliards de dollars selon le dernier rapport de l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economique).
 En réalité, le montant des transferts est bien supérieur car beaucoup de fonds envoyés par les émigrés voyagent de façon « informelle » et ne rentrent pas dans les statistiques selon les experts de la BM.
Il faut dire que ce qui parait étonnant, c’est que les transferts privés résistent bien à la crise mondiale. En effet, Ils ont progressé de 13% l’an dernier et la Banque mondiale estime qu’ils vont continuer à augmenter au rythme de 7% par an pour atteindre 467 milliards de dollars d’ici 2014.
Lorsqu’on examine les courbes comparées des investissements directs étrangers, de l’aide publique au développement et des transferts des migrants, on peut remarquer qu’en cas de dépression économique comme en 2009, les transferts des migrants baissent nettement moins que les deux autres postes d’entrées de capitaux.

Les dix pays qui profitent le plus de cette manne venue de l’étranger sont : l’Inde (64 milliards de dollars), la Chine (62), le Mexique (24), les Philippines (23), l’Egypte (14), le Pakistan (12), le Bangladesh (12), le Nigeria (11), le Vietnam (9) et le Liban (8).

Certains pays pour lesquels cet argent est le plus vital sont le Tadjikistan, où il représente 31% du produit intérieur brut (PIB), le Lesotho (29%), le Népal (20%), le Liban (20%),  et le Salvador dans l’Amérique centrale (16%).

Malheureusement Haïti n’a pas été pris en compte dans ce dernier rapport de la BM, mais si l’on considère le niveau actuel du Produit Intérieur Brut (PIB) du pays et les récentes évolutions des transferts privés de la diaspora haïtienne partout à travers le monde, ces derniers devraient représenter au moins 20% du PIB d’Haïti.
Les transferts privés de la diaspora continuent d’être une source importante de revenu pour plusieurs familles en Haïti qui n’arrivent pas à canaliser ces transferts vers l’investissement dans l’économie haïtienne, car il y a trop de misère dans le pays. En fait, la majorité de ces transferts est destiné à l’alimentation, l’écolage des enfants et à la survie pure et dure des familles bénéficiaires en Haïti.
Riphard Serent
 Vision 2000

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