Haïti/Economie : Projet de loi de finances pour l’exercice 2012-2013…Les perspectives sont-elles prometteuses pour cette année..?

Le gouvernement haïtien, à travers le ministère de l’économie des finances (MEF), a fait le dépôt du projet de budget pour l’exercice 2012-2013 le vendredi dernier à la Chambre des députés, après adoption par le Conseil des Ministres mercredi dernier.

 

Plusieurs secteurs continuent de saluer ce grand effort de l’administration Martelly-Lamothe qui a réussi à respecter la date de dépôt du projet de loi de finances, telle que prévue par la constitution, pour la première fois depuis plusieurs décennies.

Le ministère de l’économie et des finances croit fermement qu’à travers ce budget les perspectives économiques prévues seront atteintes en s’acculant au maintien de la stabilité macroéconomique, à la poursuite des efforts pour accroître les recettes fiscales, à la recherche permanente de l’efficience et de l’efficacité de la dépense, ainsi qu’à l’optimisation de l’allocation des ressources entre les secteurs ».

Il y a eu une augmentation d’environ 8.7% du budget de l’exercice à venir, ce qui implique une dizaine de milliards de gourdes en plus par rapport à l’exercice en cours. En effet, en conseil des ministres, il a été convenu de porter le montant du budget du prochain exercice à environ 131.5 milliards de gourdes contre 121 milliards pour l’exercice précédent.

Les quatre grands objectifs du budget rendus publics concernent  un taux de pression fiscale à 13.9% du PIB qui portera les recettes fiscales à 52 milliards de gourdes contre 57 milliards anticipés dans le budget précédent. Entre autre, le gouvernement table sur un taux de croissance de 6.9% pour l’année 2013, soit une augmentation d’environ 25% par rapport au taux anticipé par le FMI pour 2012, et sur un taux d’inflation qui devrait atteindre les 6.5%.

Pour la première fois depuis longtemps le total du financement de la communauté internationale, soit environ 45.6 milliards de gourdes, est inferieur aux recettes fiscales anticipées par le gouvernement.  Plusieurs secteurs ont applaudi, par conséquent, cette nouvelle situation.

 

L’annulation de la dette d’Haïti vis à vis du FMI et les fonds de contrepartie devrait apporter 7.5 milliards de gourdes selon le MEF.

Le solde du financement passera par la dette externe d’environ 20.3 milliards de gourdes, essentiellement tirée du Fonds PetroCaribe, et interne avec l’émission de bons du Trésor évalués à 5.5 milliards.

Les dépenses de fonctionnement de l’État représenteront 39.3 milliards de gourdes, soit 31% du total contre 69% pour l’investissement public.

Les principaux secteurs bénéficiant des priorités de ce budget sont : le secteur économique qui va consommer plus de la moitié (53%) du total du budget avec notamment des investissements de l’ordre de 18.2 milliards de gourdes pour les infrastructures de transport, 4.2 milliards pour l’énergie, 2.3 milliards pour l’eau. Le secteur social absorbe environ 25% du total du budget dont des investissements de 12.3 milliards de gourdes pour l’éducation et de 9.5 milliards pour la santé. Le développement territorial disposera d’un programme d’investissement de 12.9 milliards de gourdes.

Certains économistes nationaux croient qu’on  devait plutôt utiliser les fonds du PetroCaribe dans des investissements rentables au lieu de les affecter au budget national, car ces fonds sont des dettes qu’on devra rembourser sur le long terme.  D’autre part, d’autres secteurs se montrent  sceptiques car il n’y a pas vraiment une vision stratégique de développement pour les prochaines années…Selon eux, il y a souvent des beaux départs, des belles perspectives par excellence, cependant le pays n’excelle pas dans les résultats promis…

Attendons  voir.

 

Riphard Serent

Vision 2000

Edité par Succès Estinvil

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