Haïti : Plaidoyer en faveur d’une politique de sécurité alimentaire au profit des plus pauvres
La Plate-forme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif (PAPDA) appelle les autorités haïtiennes à doter le pays d’une politique de sécurité alimentaire pour assister les couches les plus défavorisées.
« Nous sommes dans une situation d’insécurité alimentaire totale », estime l’économiste Camille Chalmers.
Le secrétaire exécutif de la PAPDA dénonce l’envahissement du marché haïtien par des produits internationaux, dont le riz importé des Etats Unis d’Amérique.
« Nous sommes devenus le troisième importateur mondial de riz américain », soutient Camille Chalmers qui invite le gouvernement haïtien à placer la question de la souveraineté alimentaire d’Haïti au centre de ses principales priorités.
Le dirigeant altermondialiste qualifie de ‘’scandaleux’’ le fait que Haïti ne dispose pas d’une politique publique de sécurité alimentaire. Les politiques menées par les autorités haïtiennes vont à l’encontre des intérêts des petits producteurs haïtiens, selon Camille Chalmers.
Le responsable de la PAPDA en veut pour preuve l’installation des usines de sous-traitance dans la plaine de Maribahoux, une zone considérée par les paysans comme le grenier du département du Nord-Est à cause de sa fertilité.
« C’est une plaine fertile, traversée par cinq rivières, qui a une potentialité de production céréalière extrêmement importante estimée à 256 mille tonnes métriques chaque année », explique Camille Chalmers en prélude à la journée mondiale de l’alimentation, le 16 octobre prochain.
« Atteindre la sécurité alimentaire en temps de crise » est le thème retenu en 2009 pour la célébration de cette journée.
En Haït, le nombre de personnes estimées en insécurité alimentaire est passée de 2,4 millions en 2008 à 1,9 millions en juin 2009, selon des statistiques de la Coordination nationale de la sécurité alimentaire (CNSA) reprises par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Dans une récente étude publiée en septembre 2009, la CNSA recommande aux autorités concernées d’aider les ménages très pauvres incapables de supporter les frais éducatifs dans les quartiers précaires de Port‐au‐Prince.
Elle suggère également de renforcer et étendre les programmes de cantine scolaire dans les bidonvilles de Port‐au‐Prince et de subventionner des restaurants communautaires dans les quartiers des bidonvilles de Port‐au‐Prince. [dol/rv2000]