Le Gouvernement veut assainir la ville de Jacmel avant d’accueillir le président colombien
C’est le ministre de la Culture, Patrick Delatour, qui a annoncé la nouvelle ce dimanche 8 décembre, lors d’une visite inattendue à Jacmel où il a rencontré la mairesse Lourdie César. Le titulaire du MCC a déclaré que la ville n’était pas suffisamment propre pour recevoir le dignitaire colombien, qui souhaite visiter la maison où le libérateur de l’Amérique du Sud, Simón Bolívar, avait séjourné pendant plusieurs mois dans la cité d’Alcibiade Pommayrac.
L’architecte a regretté amèrement que son plan directeur visant à restaurer cette maison n’ait pas été exécuté sous l’administration de René Préval. « Il faut assainir la ville au plus vite », a déclaré le ministre, répondant aux questions des journalistes.
Simón Bolívar, le plus grand héros de l’Amérique latine, avait trouvé aide et refuge en Haïti au début du 19ᵉ siècle. Le 24 décembre 1815, en fuite face aux troupes de Ferdinand VII, il débarqua aux Cayes, où il fut chaleureusement accueilli par les autorités locales. Quelques jours avant son arrivée, il avait écrit au président Alexandre Pétion pour solliciter son assistance. Ce dernier le rencontra à Port-au-Prince le 2 janvier 1816 et lui promit tout le nécessaire pour poursuivre sa lutte pour la libération de son peuple. Pétion lui accorda même l’autorisation de recruter des volontaires haïtiens pour combattre à ses côtés. Face à cette générosité, Simón Bolívar déclara :
« Dois-je faire savoir à la postérité qu’Alexandre Pétion est le libérateur de ma patrie ? »
Quelques semaines plus tard, une expédition commandée par Bolívar quitta les Cayes pour affronter les Espagnols. Malgré quelques succès initiaux, les forces de Bolívar furent finalement battues, le contraignant à battre en retraite. Le Libertador et ses hommes retournèrent en Haïti, cette fois-ci s’installant à Jacmel pendant plusieurs mois. C’est de là qu’il organisa une nouvelle expédition, accumulant les victoires grâce à son courage et sa ténacité. Il finit par proclamer l’indépendance du Venezuela, de l’Équateur, du Pérou, de la Colombie et de la Bolivie.
Le président colombien, Gustavo Petro, avait envisagé d’effectuer ce voyage en août dernier, mais l’ancien Premier ministre Garry Conille y avait renoncé en raison de la situation sécuritaire préoccupante qui ne permettait pas une telle visite.
HPN