Le déploiement des policiers kényans en Haïti en mode pause
Le déploiement de 1000 policiers kényans dans le cadre de la Mission multinationale de soutien à la sécurité en Haïti va devoir attendre, ont décidé les autorités de ce pays de l’Afrique de l’Est, au lendemain de l’annonce de la démission du Premier ministre Ariel Henry.
« Le déploiement de 1 000 policiers kényans en Haïti pour aider à réprimer les troubles alimentés par les gangs est suspendu jusqu’à ce qu’un nouveau gouvernement soit formé dans le pays des Caraïbes, ont déclaré des responsables kényans mardi », a rapporté le New York Times.
Ariel Henry a annoncé lundi soir que son gouvernement va se retirer après la formation d’un Conseil présidentiel. Le neurochirurgien s’était rendu au Kenya fin février pour parapher un accord de réciprocité avec l’exécutif kényan. Cet instrument juridique a été exigé par un tribunal de Nairobi pour le déploiement des policiers.
Depuis ce voyage, Ariel Henry n’a pas pu retourner à Port-au-Prince et sa démission a été annoncée alors qu’il se trouve à Porto Rico.
Quoique l’accord a été signé par un exécutif désormais sortant, les autorités kényanes assurent qu’il tient toujours. « L’accord qu’ils ont signé avec le président tient toujours, même si le déploiement n’aura pas lieu maintenant car nous aurons certainement besoin d’un gouvernement en place pour collaborer également », a déclaré Salim Swaleh, porte-parole principal du ministère des Affaires étrangères du Kenya.
« On ne peut pas déployer la police dans les rues de Port-au-Prince sans une administration en place », a-t-il poursuivi.
Avant cette mise sur pause décidée par le Kenya, des préoccupations concernant le financement de la mission étaient également à l’ordre du jour. En effet, les États-Unis fournissent l’essentiel du fonds pour la MMAS. Ils ont promis 300 millions de dollars. Cependant, un porte-parole de l’ONU a déclaré que, jusqu’à lundi, moins de 11 millions de dollars avaient été versés dans le fonds fiduciaire créé par l’ONU.
Un haut responsable du département d’État américain a déclaré que l’administration du président Joe Biden travaillait avec le Congrès pour transférer le fonds. Le Kenya a demandé à être payé à l’avance, cependant les règles de l’ONU exigent que les fonds qu’elle administre ne soient utilisés que pour rembourser les coûts déjà engagés, selon les explications d’un diplomate basé à Nairobi et des responsables de l’ONU à l’agence Reuters.
Le Kenya devrait donc trouver un pays disposé à le payer directement, ont fait remarquer le diplomate et des responsables de l’ONU qui ont demandé l’anonymat en raison de la sensibilité des discussions.
Un autre responsable américain a déclaré que les 100 millions de dollars de financement du Département de la Défense pour la mission, annoncés lundi, seraient utilisés pour la logistique et les équipements, et ne transiteraient pas par le fonds fiduciaire de l’ONU.
Source: Le Nouveliste